Le PQ de Charlevoix attristé par le décès de Parizeau

Par Eric Maltais 2 juin 2015
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À la suite du décès de Jacques Parizeau, l’ex-premier ministre du Québec de 1994-96, le Québec vient de perdre un de ses grands bâtisseurs, selon Gilles Bouchard, président du Parti québécois de Charlevoix.

Ce professeur émérite du HEC de Montréal, issu d’une famille bourgeoise de Montréal a fait une brillante carrière au niveau politique mais le plus grand héritage qu’il laisse aux Québécois est sans contredit la Caisse de dépôts et de placements du Québec, le bas de laine des Québécois, et la Société générale de financement, deux piliers de l’économie québécoise.

« C’est un départ qui nous attriste beaucoup. Il a bâti le Québec à titre de technocrate. C’est un grand Québécois qui a servi à bâtir un Québec moderne et comme souverainiste, celui qui a le plus sorti des sentiers partisans ».

S’il avoue qu’il ne l’a pas connu personnellement, M. Bouchard confesse qu’il a participé, au fil des congrès nationaux, à des ateliers en sa compagnie, étant à même de constater l’exceptionnelle intelligence de l’homme : « Un économiste de haute voltige. Ses réflexions nous ont invités à creuser personnellement et professionnellement les nôtres ».

Participant actif à la Révolution tranquille, M. Parizeau ne cachait pas sa fierté d’avoir contribué à la mise en place d’un Québec contemporain,  une transformation dans laquelle l’État a pris la place de l’Église, que les Canadiens français sont devenus des Québécois.

Membre du Parti québécois depuis 1968, M. Bouchard milite en fait depuis plus longtemps que M. Parizeau lui-même. « Je dois dire que René Lévesque et Jacques Parizeau se respectaient énormément et se complétaient merveilleusement bien. Si Lévesque a véhiculé l’idée de faire du Québec un pays, Parizeau l’a développée au niveau de la structure ».

Et Péladeau?

À cet égard, M. Bouchard constate que le PQ vit une cassure générationnelle : « Avec Pierre-Karl Péladeau, nous assistons à un changement de générations. Chez les jeunes, il y a émergence d’une culture politique très pragmatique. Oui, il y a une rupture entre les vieux fervents et les jeunes d’aujourd’hui. Nous, nous acceptions l’idée que le pays se fasse dans le temps alors que les jeunes veulent des résultats dès maintenant ».

M. Bouchard croit que Pierre-Karl Péladeau, par son historique d’entrepreneur, apporte une nouvelle dimension, une expertise pour réaliser des projets économiques. « Les gens imaginent que la faiblesse du Québec est l’économie. Il apporte cette dose de confiance auprès des Québécois ».

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