Fusion des commissions scolaires: Charlevoix interpelle Pauline Marois

6 mars 2014
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Les élèves et la région auraient tout à perdre si la Commission scolaire de Charlevoix se fusionnait avec une voisine. Inquiet pour les petites écoles et le « coût social » de l’opération, le président de la CSC, Pierre Girard, interpelle la députée Pauline Marois et souhaite faire des fusions un enjeu électoral.

Par Brigitte Lavoie

Dans son dernier budget, le ministre des Finances Nicolas Marsault a brandit le spectre des fusions pour les commissions scolaires de 5000 élèves et moins. Une portion de gâteau dans laquelle se trouve la Commission solaire de Charlevoix et ses 3000 élèves.

« Nous pouvons penser, à première vue, que nous serions touchés. Nous sommes l’une des cinq à six plus petites commissions scolaires de la province. Mais cette avenue n’est pas à considérer pour nous », insiste M. Girard. Fusionner avec une commission scolaire voisine, sur la Côte-Nord, au Saguenay, sur la rive-sud ou à Québec serait néfaste pour les services aux élèves et l’économie régionale, maintient M. Girard.

« En 1998, lorsque Pauline Marois était ministre de l’Éducation, nous avons participé à un processus de fusion, entre les commissions scolaires Du Gouffre et Laure-Conan. Cette fusion s’est réalisée et a été une réussite à tout point de vue. Mais cette fois, nous ne voulons pas nous retrouver dans le processus », précise M. Girard, qui est également directeur général de la MRC de Charlevoix-Est, constate que « Charlevoix a des défis qui lui sont propres » et qui compense pour les 2000 $ de plus que coûte chaque élève d’ici. « Ça prend aussi un calcul social. Il faut aussi tenir compte des retombées économiques d’avoir par exemple une école dans un village comme Saint-Irénée. L’impact d’avoir des emplois administratifs ici plutôt qu’à l’extérieur de la région. Nous participons aussi au développement social et économique des communautés. Avec l’étendue du territoire, quelles affinités aurions-nous avec Québec par exemple? Une fusion voudrait dire une perte d’autonomie, de contrôle et de sièges administratifs. L’intérêt envers les élèves seraient moins soutenus. Comment une commission scolaire qui a des écoles de 2000 élèves pourrait justifier le maintien d’une petite école de 20 élèves à Saint-Irénée, même si ces élèves sont les plus performants », questionne M. Girard. « On pense que tout ça mis ensemble, ça vaut beaucoup plus que l’économie qui serait générée par une fusion avec une région limitrophe », ajoute-t-il.

Marois interpellée

La Commission scolaire de Charlevoix se félicite d’avoir une bonne écoute de la députée et Première ministre Pauline Marois et se dit confiante d’être entendue sur ce dossier en particulier. « Nous avons confiance en Mme Marois et nous voudrions qu’elle s’engage, pendant la campagne électorale qui vient, à reconnaître que nos efforts de fusion ont été faits et que compte tenu de nos spécificités, elle maintiendra notre organisation. Ce n’est pas un traitement de faveur que nous demandons, c’est une évidence », souligne M. Girard.

Ce dernier croit également qu’avant « de fusionner la commission scolaire, d’autres organismes de Charlevoix » pourrait faire l’exercice. « Le gouvernement pourrait regarder et analyser tout au moins le regroupement de certaines structures économiques et du monde municipal », lance-t-il.

Coût par élève selon la taille des commissions scolaires

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Dans Charlevoix

10 281 $ / élève

– Commissions scolaires de 5000 élèves et moins

10 776 $ / élève

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Moyenne du réseau scolaire québécois

8 400 $ / élève

 

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