Restructuration au Massif : inquiétude chez les skieurs et le villageois

18 octobre 2013
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Le Massif de Charlevoix annonce des changements pour la prochaine saison de glisse qui ébranlent les habitudes et la confiance des villageois et des skieurs. Si la station ouvrira plus tôt, soit dès le 23 novembre, elle maximisera cependant ses opérations pour combattre son déficit avec la fermeture du chalet de la base et de la remontée Maillard Express.

En fait, Le Massif ferme le robinet des déficits à sa station de ski de Petite-Rivière-Saint-François. Les changements annoncés pour la saison de ski 2013-2014 s’inscrivent dans la foulée de la restructuration financière amorcée cet été par le Groupe Le Massif. Dans le cas de la station, les décevants 170 000 jours ski de l’hiver dernier imposent de faire des adieux temporaires à des éléments traditionnels de la station.

Les skieurs devront en effet faire leur deuil de la piste Charlevoix enneigée, de la remontée Maillard Express ainsi que, pour trois ans, du chalet de la base, qui sera fermé. Les services de restauration seront concentrés au chalet du sommet, où l’organisation de l’espace a été revue, alors qu’à la base, les services « essentiels » de casier, de toilette, d’infirmerie et de billetterie seront offerts dans la boutique et à l’infirmerie.

« L’équation est simple. Pendant 11 ans, il a fallu investir 17 millions $ pour supporter les opérations de la station, qui a les infrastructures pour 250 000 jours ski. Une bonne partie de cette somme était planifiée. Mais il y a eu plusieurs imprévus et nous réalisons aujourd’hui que c’est plus long que prévu rentabiliser le projet », explique le président directeur général du Groupe Le Massif, Claude Choquette.

Économie villageoise

La fermeture du chalet de la base et de la remontée Maillard Express sont les éléments les plus décriés par les citoyens et les skieurs, qui ont été nombreux jeudi à commenter sur les réseaux sociaux les décisions du Massif. Une trentaine de personnes ont également fait part de leur mécontentement à M. Choquette, lors d’une rencontre improvisée mercredi soir à la municipalité de Petite-Rivière-Saint-François.

Le maire, Gérald Maltais, partage l’inquiétude de ses citoyens et craint pour la « vitalité économique » du village. « Il n’y a plus rien attrayant pour les touristes de venir s’installer dans les résidences en bas », déplore M. Maltais qui réaffirme toutefois sa confiance dans le projet étant donné son avancement.

M. Choquette minimise toutefois les impacts négatifs pressentis par la clientèle et rappelle que ces changements permettent notamment au Massif « de maximiser ses remontés mécaniques » tout en offrant des améliorations pour la prochaine saison, dont l’ouverture de la station dès le 23 novembre, « un record ».

D’un optimiste sans faille, le pdg du Groupe Le Massif assure qu’il « ne laisse pas tomber la base de la montagne. Elle fait partie de notre projet.  Avec l’usage, les gens vont s’habituer aux changements et les clients seront reçus comme avant. » Une dizaine d’emplois seront tourchés par cette restructuration.

La station de ski de Petite-Rivière-Saint-François est l’une des principales locomotives du projet récréotouristique de 300 millions $ du Groupe Le Massif. Elle embauche environ 425 des 775 employés de l’entreprise. La rentabilité visée pour 2017 est toujours dans la mire du Groupe qui exploite également l’Hôtel La Ferme et le Train touristique. Enfin, les discussions avec le Club Mec ont toujours cours, affirme M. Choquette, qui précise que son groupe s’est « donné comme objectif de savoir d’ici la fin de l’année où on va de part et d’autre».

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