Anick Lévesque, une vraie tête de mule!

22 janvier 2013
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Le 14 février 2011, la vie d’Anick Lévesque a basculé.

 

Il était 7h30 du matin et, alors qu’elle se rendait au centre éducatif Saint-Aubin, Anick fut victime d’un accident sur la route 138, à la hauteur de Sainte-Agnès.

 

Sa petite Aveo est allé percuter de plein fouet un gros «pick-up» qui circulait en sens inverse après avoir perdu le contrôle à cause d’une couche de glace noire qui recouvrait la chaussée.

 

Et comble de malheur, l’ambulance qui la transportait d’urgence à l’hôpital de La Malbaie est allé terminer sa course dans la galerie d’une maison située sur le boulevard de Comporté.

 

Mme Lévesque est demeurée inconsciente pendant huit heures et sombra dans une amnésie complète pendant dix jours.

 

Elle a failli mourir des suites de ses deux accidents : «Quand Mario Labbé, mon médecin de famille, a lu mon rapport médical, il m’a demandé en me regardant dans les yeux comment ça se faisait que j’étais encore en vie devant lui et que je lui parlais», relate la jeune femme, son visage illuminé par un beau sourire contagieux.

 

Anick a subi de graves blessures dont une fracture au fémur droit, à deux côtes et à une vertèbre dorsale qui aurait pu la rendre paraplégique ainsi qu’un traumatisme crânien sévère qui aurait pu facilement mettre fin à ses jours.

 

Avant le jour fatidique du 14 février 2011, Anick était une personne très active qui aimait mordre dans la vie et qui pratiquait une multitude d’activités sportives comme la randonnée pédestre sur une longue distance, le tennis, le ski de fonds, la raquette et l’équitation :

 

«Je remercie le ciel d’être sportive et j’ai même essayé de marcher dans tous les corridors de l’hôpital le soir de ma deuxième opération du fémur qui ne voulait pas guérir. Je ne sais pas pourquoi, c’est comme un mystère mais je fais partie des 10 % des patients qui ne guérissent pas en dedans des six premiers mois suivant un accident», songe Mme Lévesque, domiciliée à Clermont et technicienne de travaux pratiques à Saint-Aubin, à Baie-Saint-Paul.

 

Sa réadaptation afin de reprendre une vie normale pour se sentir bien dans sa peau et pour se sentir utile au sein de la communauté n’a pas été de tout repos. Elle n’est pas encore aujourd’hui rétablie à 100 % :

 

«Je suis demeurée quatre long mois à l’institut de réadaptation François-Charron de Québec et j’ai tellement trouvé ça dur par après quand on m’a renvoyée chez moi à attendre la guérison pendant un an. Je me déplaçais à l’aide de béquilles ou d’une marchette. J’étais alors envahie de vraies idées sombres, moi qui étais si pleine de vie auparavant. Je m’interrogeais même sur ma propre existence sur cette Terre», témoigne-t-elle.

 

Anik faisait alors face à deux solutions, soit celle de s’apitoyer sur son sort ou celle de se prendre en mains, histoire de s’en sortir et de grandir même dans les épreuves.

 

 

Benoît Gauthier, un vieille connaissance, l’a aperçue l’été dernier en train de grimper deux par deux les marches de l’escalier qui relie le boulevard Champlain et les Plaines d’Abraham dans la Vieille Capitale, exercice qu’elle avait réalisé à cinq reprises durant la même journée :

 

 «Le sport m’a sauvé la vie mais c’est aussi à cause de tout l’amour que j’ai reçu de mes proches, du personnel infirmier et médical ainsi que des gens qui m’entourent, ce qui m’a vraiment permis de passer au travers et qui m’a motivée à poursuivre mon entraînement et à vivre aujourd’hui le moment présent, à savourer chaque instant de mon existence au jour le jour. Je préfère maintenant grimper tout le temps jusqu’au sommet, durant le reste de ma vie», glisse-t-elle, pour finir.

 

«Anick s’est fixé un objectif comme un capitaine de bateau qui regarde tout droit devant lui sans s’occuper des embûches autour et de ce que les gens pourraient penser. J’admire chez elle sa détermination, son désir de vaincre et c’est toute une leçon de vie qu’elle a offert, à moi et à tous les autres. Anick Lévesque, c’est une véritable tête de mule», a laissé entendre Benoît Gauthier, en guise de conclusion.

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