De la perméabilité culturelle

Par Emelie Bernier 13 octobre 2011
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La culture de l’Autre influence-t-elle la culture charlevoisienne? Si on se fie aux conférenciers présents lors du colloque Charlevoix 2011 samedi dernier, la réponse est indubitablement oui.

 

L’historien Serge Gagnon, président d’honneur du colloque, s’est servi de son histoire personnelle pour illustrer l’histoire de la culture de l’Autre dans Charlevoix. Originaire de Sainte-Agnès, il a vécu deux chocs culturels. D’abord, du Charlevoix rural au Charlevoix urbain en déménageant de son village à La Malbaie en 1951. Puis, en travaillant auprès de riches anglophones dans ses habits de caddy au club de golf du Manoir Richelieu. « J’ai appris à rêver de ressembler à l’Autre, associant cela à l’ascension sociale », a-t-il confié à la vingtaine de personnes présentes.

Serge Gauthier, président de la Société d’histoire de Charlevoix, livre un constat similaire :

 

« À l’époque, l’Autre éludait trop souvent ce qu’on avait reçu comme héritage. C’est encore comme ça. Charlevoix a changé plus au cours des 50 dernières années que depuis les débuts de son histoire. Tenons à ce qu’on est! C’est précieux», a-t-il clamé.

« Le problème, c’est qu’on s’est érodé au profit d’un laminage culturel dû à la société de consommation et à l’endoctrinement moderne que représente la publicité », analyse Serge Gagnon.

 

Le développement du Massif a aussi fait partie des discussions. « (Daniel) Gauthier est en train de transformer la région de manière titanesque. Le développement touristique est quelque chose qui va relancer le débat. Il y aura des résistances. Les confrontations mènent au compromis, la base de l’interculturalité », de poursuivre M. Gagnon.

Le colloque a été l’occasion de souligner les 10 ans du livre-synthèse Histoire de Charlevoix, en présence notamment de son coauteur Normand Perron.

 

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