Années 2000, quelque part aux États-Unis- Megan Meier, 13 ans, entretient une relation “web-épistolaire” avec Josh Evans. Le flirt va bon train jusqu’à ce que, sans crier garde, Josh rejette durement Megan. “Le monde serait meilleur si tu n’existais pas”. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que Josh est un adolescent créé de toute pièce par une de ses collègues de classe. Quelques heures plus tard, on retrouve la jeune fille pendue dans sa chambre. Bienvenue dans le monde tordu et sans frontières de la cyberintimidation.
Toutes les histoires de cyberintimidation ne connaissent pas une issue aussi tragique, mais l’occurrence des cas d’intimidation sur internet est exponentielle et polymorphe. Les intimidateurs s’en servent pour poursuivre les intimidés jusque dans leurs maisons, les laissant sans répit.
Denis Dubé est psychologue au service de psychologie et psycho éducation de la commission scolaire de Charlevoix. « C’est quelque chose sur quoi on n’a pas énormément de contrôle, mais on sait qu’il y en a, de plus en plus. Les jeunes vont nous confier certaines choses, on doit les amener à conserver les messages blessants. On travaille aussi avec le policier éducateur. Il s’affaire à les sensibiliser, à faire réaliser aux cyberintimidateurs qu’ils ne sont pas à l’abri de la loi. »
Sur le site du Réseau Éducation-Médias, on peut lire que «communiquer de façon répétée avec quelqu’un de manière à lui faire craindre pour sa sécurité ou celle de ses proches est un acte criminel. Il est également criminel de publier un libelle, qui insulte quelqu’un ou peut nuire à sa réputation en l’exposant à la haine, au mépris ou au ridicule». Edith Primeau, technicienne en travail social à l’école secondaire du Plateau, doit elle aussi s’adapter à cette nouvelle réalité. « Sur internet, on pense qu’on peut dire n’importe quoi à n’importe qui, mais les jeunes peuvent impriment les conversations. Le lendemain, c’est moins drôle! » Les fausses identités, notamment sur facebook, sont toutefois plus difficiles à circonscrire.
Jocelyn Simard, directeur des écoles de l’acte d’établissement la Rose des Vents, croit que l’école doit s’adapter à la technologie, tout comme les parents. «Beaucoup de parents se demandent si l’enfant peut ouvrir un compte facebook. Pour tenter de répondre à ces questionnements, on a fait deux soirées d’informations pour les parents des jeunes de 5e et 6e. On a parlé des risques. On ne demande pas de bannir les réseaux sociaux, mais de développer une vigilance.» Il recommande aux parents d’avoir des outils de contrôle sur internet. «C’est épeurant tout ce à quoi vos jeunes ont accès. Prenez le temps de demander à vos enfants d’ouvrir les boîtes de courriel, leur profil facebook s’ils en ont un. Les ordis ne devraient pas être confinés dans une chambre ou au sous-sol. Ça peut être dur à faire passer, mais c’est important.» « C’est nécessaire de garder un œil sur l’utilisation que vos jeunes font d’internet», croit aussi Mme Primeau.
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