Agriculture: Le mauvais temps affecte les rendements

Par Emelie Bernier 9 septembre 2009
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Après l’été catastrophique de 2008, les agriculteurs croyaient avoir tout vu. Pourtant, l’été 2009 réservait aussi son lot de mauvaises surprises. Bilan d’une saison à oublier.

 

Plusieurs agriculteurs en sont à la période critique du battage ces jours-ci. Force est de constater que, dans les céréales comme dans le foin et le maraîchage, le rendement n’est pas celui espéré.

Pour Jean-Raphaël Bouchard, producteur de bovins de boucherie à la Ferme Lamarre et  président de l’UPA de Charlevoix-Ouest, les pertes seront difficiles à encaisser. «On ne pensait pas pouvoir vivre pire que l’été dernier, mais c’est pire! Les producteurs voient déjà les coûts que ça va entraîner pour compenser les pertes. Le problème, entre autres avec le foin, ce n’est pas la quantité, c’est la qualité nutritionnelle. Il va falloir compenser par l’achat de suppléments minéraux. L’hiver passé, certains producteurs ont dû débourser entre 15 000 $ et 18 000 $ de plus en achat de moulée. Une année de même, tu peux passer à travers, mais deux en ligne, c’est dur», de commenter l’agriculteur. 

Même son de cloche du côté de son vis-à-vis de Charlevoix-Est, Jean Tremblay. «Ça a été un été bien ordinaire. Il n’y a pas eu d’eau de mai au 25 juin, puis il a commencé à mouiller le 25 juin jusqu’au 10 août. J’ai l’impression que la Financière agricole va recevoir des demandes d’aide financière», constate le producteur laitier. Sa récolte d’orge ne passera pas à l’histoire, avec 50% moins de rendement par rapport aux attentes.

Nicolas Filion, agronome et conseiller auprès des producteurs, explique que «plus les fourrages sont récoltés jeunes, plus ils sont riches en minéraux et en énergie. Comme il a beaucoup plu, les producteurs n’ont pas pu ramasser le foin au moment adéquat, et pour la prochaine année, alimenter les animaux pour la même production de boeuf ou de lait va coûter plus cher à cause des grains qui devront être achetés pour compenser». Selon l’agronome, plusieurs agriculteurs ont quand même vu venir le coup. «Après l’été dernier, ils ont retenu la leçon et fait leur foin dès que l’occasion s’est présentée, même s’il n’était pas parfait», croit-il.

Rudy Laixhay, producteur de céréales et consultant en production céréalière à l’échelle de la province, constate que Charlevoix n’est peut-être pas la plus affligée des régions du Québec. «Je travaille auprès de 453 producteurs et au bout du compte, on a été beaucoup moins affectés par la maladie que plusieurs régions au Québec. Ce qui a été difficile, c’est qu’il n’a pas été possible de récolter au bon moment. On a eu des fenêtres où on aurait pu récolter le blé et le seigle d’automne, mais le grain n’était pas mature», constate celui qui s’est lancé notamment dans la production de céréales dans Charlevoix cette année. Une bonne partie de sa production a dû être déclassée. «Heureusement, on a un plan B, qui est de donner les céréales déclassées aux cochons, mais ça reste un plan B», soutient le producteur.

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