Le centre hospitalier jugé inadéquat pour l'accueil des aînés
Les comités des usagers et des résidents du Centre d’hébergement Pierre-Dupré (CHPD) se mobilisent afin de contrecarrer le projet de conversion de deux étages du centre hospitalier, jusqu’à récemment occupés par la clientèle en déficience intellectuelle, en unités de soins longue durée. Ils espèrent ainsi bloquer le déménagement des résidents actuels de Pierre Dupré et la clientèle future vers le centre hospitalier. Leur principal argument? Cette décision irait à l’encontre de la politique du ministère de la Santé qui préconise une approche « milieu de vie » et s’objecte à l’institutionnalisation des aînés.
Pour Madeleine Lamy, présidente du comité des résidents, « déplacer les gens à l’hôpital, même si on agrandit les chambres et qu’on les peint de couleur pastel, c’est de l’institutionnalisation ». Selon la dame, qui s’est adressé au conseil de ville de Baie-Saint-Paul lors de la séance régulière du 14 avril, aller de l’avant avec le projet de 3,9 millions tel que prévu serait une erreur.
« Même si ce n’est pas le but visé, dans la tête des familles, ça équivaut à « placer » les parents. L’hôpital est synonyme d’une prise en charge et ême si ce n’est pas tout le monde, petit à petit, certaines familles peuvent en venir à délaisser les personnes prises en charge », affirme sans ambages Mme Lamy.
Avec ses collègues du petit comité qui s’est formé à l’intérieur des deux comités déjà existants, dont Gilles Tremblay, elle espère convaincre le Centre de santé et de services sociaux de Charlevoix, et par extension l’Agence, de modifier le projet pour construire plutôt deux maisons d’hébergement.
« C’est une approche qui s’est faite ailleurs, notamment dans Montmagny-l’Islet où de telles maisons ont été bâti pour accueillir 32 personnes pour un montant de 2 millions. Nous les avons visité et avons constaté le potentiel de ce genre de maison qui se distingue par une qualité de vie et une mobilisation de la communauté envers les aînés. De plus petites maisons dans les villages comme aux Éboulements ou à Saint-Hilarion permettraient de garder les aînés dans leur milieu.»
SI le projet de conversion au centre hospitalier se concrétise, le résultat serait un bloc gériatrique de 101 unités. « C’est sûr que c’est plus facile à gérer, au niveau du personnel et tout ça, mais est-ce que les avantages administratifs et bureaucratiques doivent primer? Il y a moyen de tout concilier et de faire un geste qui confirmera que Baie-Saint-Paul veut vraiment être une ville amie des aînés », ajoute Mme Lamy, rappelant la récente subvention de 250 000$ obtenue par Baie-Saint-Paul pour poser des gestes en ce sens.
Le comité a déjà eu des entretiens de nombreux intervenants affiliés, dont le directeur général du CSSS, Guy Thibodeau, et la présidente du C.A du CSSS, Diane Mailloux.
« Si on regarde les objectifs et la philosophie du projet présenté par le comité, c’est intéressant, mais d’une façon globale, on doit aussi voir comment répondre le mieux aux besoins des diverses clientèles. Il n’y a pas que les personnes âgées qui ont besoin de ressources d’assistance continue (RAC)», indique Mme Mailloux soulignant que le millions accordés ne font pas partie d’une enveloppe dont le CSSS peut disposer à sa guise.
«Ces argents peuvent strictement être destinés au réaménagment des locaux existants, on ne peut pas se permettre de refaire un processus qui prendrait 4 ou 5 ans », insiste-t-elle. «L’un n’empêche toutefois pas l’autre et même si le projet de l’hôpital va de l’avant, les maisons d’hébergement pourraient être éventuellement développées», de conclure Mme Mailloux.
Pour Madeleine Lamy, un questionnement s’impose. « C’est aussi une quesiton de valeur et de coeur, comment veut-on que nos aînés soient traités? Les parquer à part ou trouver une solution pour les intégrer et les faire participer à la société, selon leurs capacités? »
Un débat à suivre.
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