Rêves d’automne et le Marché de Noël dans le rouge

Lors du dépôt de son bilan financier, le 8 mars dernier, la Corporation des Fêtes et événements de Charlevoix (COFEC) qui gèrent Rêves d’automne et le Marché de Noël annonçait un déficit record de 21 000 $ pour l’année 2017. La sonnette d’alarme est tirée et des changements sont à prévoir.
Par Gilles Fiset
Pour Cathy Martin, directrice de la COFEC, c’est presque un choc même si ces événements ont déjà fait des déficits dans le passé, de moindre importance cependant. « Il y a deux ans, on avait fait un déficit à Rêves d’automne parce que l’on avait investi sur notre site internet et il y a eu aussi d’autres années durant lesquelles on a eu des bilans négatifs, mais c’était parce que l’on avait décidé de faire des activités plus coûteuses », dit-elle. La surprise est d’autant plus forte que la COFEC avait réussi à produire un surplus de 11 000 $ en 2016.
Le bilan de l’année 2017 pourrait même mettre les événements en péril. « On a un coussin de 38 000 $ actuellement. Quand on fait notre événement, on vit sur notre coussin de sécurité pour payer nos salaires jusqu’à ce que nos prochaines subventions rentrent à la fin de l’été ou à l’automne. Mais l’année prochaine, si on fait un autre déficit comme ça, on aura plus de coussin… », explique Cathy Martin
Les sources financières se tarissent
La baisse des revenus provenant des subventions gouvernementales et des partenaires financiers a frappé fort en 2017. « On ne peut plus miser sur les subventions, ça coupe sans arrêt de ce côté-là », constate-t-elle. Même son de cloche du côté des grands partenaires financiers et de la vente de produits dérivés qui se porte moins bien que les administrateurs de la COFEC le souhaiteraient.
Cathy Martin se refuse cependant à en demander plus aux petits commanditaires de la région. « On est un petit bassin de population et il a des gens qui s’impliquent beaucoup, mais ils sont saturés. Il y a plein d’événements dans le coin et on les sollicite constamment », affirme-t-elle.
Des activités populaires…
Les deux événements coordonnés par la COFEC ont pourtant acquis une belle popularité auprès du public. Le festival de peinture Rêves d’automne a lui seul a enregistré plus de 23 500 visites en 2017, et plus de 12 500 pour le Marché de Noël. Le festival Rêves d’automne occupe, en plus, une place importante auprès des artistes. « Pour 2018, sur les 50 stands disponibles pour des artistes à Place Rêves d’automne, une quarantaine sont déjà réservés », confie Mme Martin.
… Et payantes
Rêves d’automne à lui seul qui s’étalent sur une dizaine de jours entrainerait des retombées économiques de près de 3,3 millions, selon des études faites par la MRC de Charlevoix. Une belle performance, selon la directrice générale de l’événement qui fonctionne avec un budget avoisinant les 200 000 $ par année. « Un véritable tour de force », selon elle.
Des changements s’imposent
« On ne se le cachera pas, l’édition 2018 va être une édition marquée par certains changements », affirme la présidente de la COFEC, Karine Horvath, en ajoutant que « le portrait financier nous force à revoir beaucoup de choses que ce soit la programmation, les produits dérivés, les sites ou le marketing », énonce-t-elle sans préciser la nature des changements.
SOS
Pour les responsables de la COFEC, il est indispensable qu’il y ait plus d’implication du milieu des affaires, ceux qui profitent des retombées économiques des événements. « On a besoin de plus d’implication et de support financier du milieu et particulièrement des gens d’affaires et des commerçants », lance comme appel la directrice de la COFEC à la fin de l’assemblée générale annuelle du 8 mars dernier durant laquelle les administrateurs ont présenté le triste bilan.
Malgré des foules de participants record et des retombées de plusieurs millions pour la ville de Baie-Saint-Paul et la région, Rêves d’automne (ci-dessus) et le Marché de Noël éprouvent de graves difficultés à se financer. Photo d’archives