L’amour tout court, selon Meggie et Emma

Par Emelie Bernier 9:54 AM - 15 février 2017
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Photo: Louis Laliberté

Un mariage dans une galerie d’art est en soi un événement particulier, mais quand ce mariage permet à deux jeunes femmes d’unir leurs destinées dans la petite ville où elles se sont rencontrées, l’extraordinaire s’invite!
Emma Kastanis, de Toronto, et Meggie Tremblay, de Baie-Saint-Paul, se sont connues alors que la première participait au programme Katimavik dans le groupe animé par la seconde. « J’étais son agente de projet et elle était participante à Baie-Saint-Paul. On a senti une attirance, mais on a mis ça sur la glace parce que les « relations exclusives » ne sont pas permises à Katimavik », se remémore avec un sourire Meggie Tremblay. Dès que le programme s’est terminé, la jeune Charlevoisienne a pris ses clics et ses claques et est partie pour Toronto, mue par un sentiment profond : l’amour! Les deux femmes filent le parfait bonheur depuis 9 ans, un bonheur qu’elles ont eu envie d’immortaliser à travers le mariage.
« On a vécu à Toronto pendant 8 ans avant de décider de revenir dans Charlevoix. J’ai perdu mon emploi à Toronto, on savait qu’on voulait une meilleure vie, en région, et que financièrement, ici, on serait capable de s’acheter une maison, de s’installer dans un milieu qu’on aime », résume Meggie, qui travaille à la Coop de l’Arbre et au Massif.
Emma, pour sa part, était formée en techniques policières. Malheureusement, sans refaire une formation complète en sol québécois, il ne lui est pas possible ici de travailler dans son domaine. Elle s’est toutefois trouvé un emploi qu’elle apprécie en entretien à l’hôpital de Baie-Saint-Paul.
Si leur vie est désormais toute charlevoisienne, leur mariage aussi a pris plus d’une couleur locale! « C’est un mariage full local. On a demandé à une notaire d’ici, Marie-Hélène Turcotte, qui est mon amie depuis le secondaire 1, de nous marier. L’artiste et graphiste Carol-Anne Pedneault, Carococo, de l’Isle-aux-Coudres a fait nos invitations. On a fait le mariage dans une galerie d’art, la Galerie Guylaine Fournier, parce que Charlevoix est une ville d’art et que c’est notre galerie préférée. On a fait la réception à la Muse, pour encourager une entreprise familiale… » Comme cadeau de mariage, le couple s’est acheté une toile. « Notre premier Christian Bergeron! », rigole Meggie.
Pourquoi a-t-elle voulu parler de son union au Charlevoisien? « J’ai grandi ici, j’ai fait mon coming out un peu sur le tard, mais je veux dire que l’homosexualité en région, c’est faisable, c’est vivable! », explique Meggie Tremblay.
Si parfois les deux femmes croisent des regards curieux lorsqu’elles se promènent main dans la main, elles n’ont jamais senti d’homophobie directe. « Les personnes un peu plus âgées vont nous regarder davantage, mais avec les jeunes, les ados, je sens zéro jugement. On sent qu’il y a une évolution positive! Pour mon filleul et ma nièce, de 5 et 4 ans, c’est juste normal que tu aimes la personne que tu aimes! », se réjouit-elle. En fait, ce qu’elle souhaiterait, c’est que les gens soient eux-mêmes. « Je conseille à tout le monde de vivre qui ils sont. Ça doit être terrible de vivre sans être soi-même. Ce n’est pas nécessairement facile!
Personnellement, je suis chanceuse, car j’ai une famille qui m’a toujours supportée, mais je veux dire aux jeunes que c’est possible d’être homosexuel en région et d’être heureux! Il y a beaucoup plus d’homosexuels en région qu’on le pense », ajoute Meggie Tremblay.
Emma et Meggie ont uni leurs destinées dimanche. « On l’a fait parce qu’on s’aime et qu’on est certaines d’être ensemble à tout jamais. Emma, c’est mon âme sœur! Après 9 ans, elle me donne encore des papillons », confie Meggie, de l’amour plein la voix!
Ce qu’elles souhaitent désormais? « Notre futur, c’est de continuer d’être aussi heureuses ensemble dans la région, à regarder ensemble dans la même direction, vers le fleuve et les montagnes! », conclut la nouvelle mariée, comblée.
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