Les fascinants masques de Pierre Girouard

Par Claude Boulet 10:56 AM - 19 octobre 2016
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Baie-Saint-Paul, le 17 octobre 2016 – Magnifiques, colorés, étranges et même dérangeants pour certains, les quelque 30 masques de l’exposition Mascarade d’argile présentée jusqu’au 20 novembre à la bibliothèque René-Richard de Baie-Saint-Paul ne laisseront personne indifférent. Le céramiste de Petite-Rivière-Saint-François, Pierre Girouard, nous offre là le fruit de trois années de travail. Plus que des masques, ce sont de véritables sculptures qui s’alignent sur les murs de la salle Pierre-Perrault, chacune intégrée à un montage qui en rehausse le sens Girouard, lui-même collectionneur de masques traditionnels en provenance de différentes cultures à travers le monde, s’inspire pour son travail des grands thèmes de la mythologie grecque, des contes et récits fantastiques et même des symboles de l’inconscient telles que révélées par le grand Gustav Jung. Aussi chaque masque est-il accompagné d’un court texte qui donne des pistes pour nous situer dans cet univers riche et complexe dont nous avons quelque peu perdu la clé dans nos cultures imbues de rationalité et de sens pratique.
C’est ainsi que l’on retrouvera la Méduse, le Cyclope, Dionysos (ou Bacchus), Zeus en personne, issus tout droit de l’Antiquité grecque ou romaine, mais également, Merlin l’enchanteur, la sorcière, la gargouille et même un diable qui en fera pâlir plus d’un. D’autres thèmes plus personnels ou prosaïques sont abordés, comme Programmation biologique, Mon’oncle riche ou Un cerveau brisé. Même Auschwitz est évoqué : comme on le constate, chaque masque raconte une histoire.
Toutes les œuvres sont faites d’une céramique richement colorée et sont marquées de la plus totale fantaisie (certaines ont même pour titre «Phantasia»). Elles ne cherchent pas d’abord à être belles, mais à être expressives et à éveiller de fortes émotions chez le spectateur qui peut ainsi projeter son propre inconscient sur les oeuvres. En ce sens, même la laideur est une qualité et M. Girouard ne craint pas de provoquer le spectateur avec des visages aux traits grotesques ou repoussants parfois.
Plusieurs artistes ou artisans de la région ont aidé l’artiste à rendre ses masques plus expressifs encore. En complément d’exposition, on retrouve plusieurs masques exécutés durant l’enfance et l’adolescence par les petits-enfants de M. Girouard dans son atelier de Petite-Rivière : devoirs de vacances? Notons enfin que l’exposition s’accompagne d’un magnifique catalogue en couleur où l’on retrouve tous les textes qui accompagnent les oeuvres. L’exposition pourra être vue jusqu’au 20 novembre durant les heures d’ouverture de la bibliothèque et l’artiste sera souvent sur place pour échanger avec les visiteurs.
Source : Claude Frappier

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