Excel-Cèdre: bien plus que du bardeau!

Par Emelie Bernier 8:10 AM - 2 juin 2017
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Claude Mathieu

Claude Mathieu est le maître d’œuvre derrière Création Excel-Cèdre, une entreprise qui se spécialise dans la transformation du… thuya occidentalis, communément appelé cèdre. « C’est un bois magnifique! Il est léger, il sent bon, c’est un bois qui vieillit très bien. C’est le plus léger des bois mous, mais aussi le plus durable. Il est imputréfiable et il repousse les insectes, note celui qui ne travaille désormais qu’avec cette essence. C’est un bois que j’aime, il est beau! Il a une belle couleur et les nœuds pas trop foncés », s’enthousiasme l’ébéniste.
Autodidacte, M. Mathieu a œuvré durant quelques années pour un fabricant d’armoires de cuisine. Il y a 9 ans, il est arrivé dans Charlevoix. « Ce n’était pas évident ici de trouver du travail dans la production avec le bois. J’ai travaillé à la Coop forestière comme responsable de production dans le temps de la division Éco Cèdre. De fil en aiguille, je suis devenu responsable de l’atelier au complet, de l’approvisionnement, des relations avec les clients… Ça été mon école sur la gestion et l’organisation de l’ensemble d’un atelier. La Coop était un peu en déclin et on a réussi à sortir la tête de l’eau. Ils ont finalement fermé cette division et j’y ai vu l’occasion de me lancer », explique-t-il.
« J’ai fait un cours de démarrage d’entreprise avec les Cercles d’emprunt. Je devais être prêt pour mai, car la clientèle était là. Dès la première année, j’avais quatre clients à Québec en plus de la clientèle régionale. Avec la Coop, on vendait peu dans la région et l’an dernier, j’ai eu de beaux contrats surtout en mobilier urbain », explique celui qui se spécialise aussi dans la clôture haut de gamme.
« À Québec, mes contrats sont auprès de vendeurs installateurs de clôtures qui s’approvisionnent chez moi », précise-t-il. Son entreprise est en pleine croissance et il cherche quelqu’un pour le seconder. « L’an dernier, on était un et demi. Cette année, je cherche quelqu’un à temps plein. J’ai vraiment beaucoup de travail. Présentement, j’ai une comptable, mais je fais toute la facturation, les soumissions, toute la paperasse… », indique-t-il. Il a choisi ce modèle consciemment. « Je ne veux pas une machine à argent, c’est le modèle que j’ai choisi, même s’il y a un gros coup à donner : je travaille 6 mois mais il faut vivre 1 an avec ça. Mon atelier n’est pas chauffé… »
Il ne fait aucun doute pour lui qu’une entreprise en transformation comme la sienne est viable, si on est prêt à y mettre le temps et qu’on s’applique à faire de la bonne qualité. « Je ne manque pas de travail. Ce qui a été très bon, c’est la page Facebook. C’est une astuce pour rejoindre la clientèle à peu de frais », lance-t-il. Plusieurs de ses démos peuvent être vus chez Piscine et Spa, sur le boulevard de Comporté. « J’ai une entente avec eux, qui me permet d’avoir une visibilité car mon atelier de Saint-Hilarion n’est pas ouvert au public », explique M. Mathieu.
S’il aimerait croître encore un peu, il est conscient de sa limite. « Je voudrais employer deux personnes maximum car c’est difficile de trouver des employés fiables, responsables, qui voient le travail. C’est peut-être un frein, mais je veux garder le contrôle sur la qualité. Ce n’est pas juste de la manufacture, c’est artisanal et c’est ce que j’aime », conclut-il.

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