Dossier culturel : à murs ouverts avec Annie Breton

Par Jean-Sébastien Tremblay 2:35 PM - 31 janvier 2018
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L’achalandage au Musée de Charlevoix augmente annuellement de 25 % depuis les 8 dernières années. Pour obtenir ce succès, il sort des sentiers battus et des murs de son bâtiment afin de rejoindre les citoyens dans leur milieu. Or, rien n’est jamais gagné dans le monde muséal, car le financement est encore et toujours fragile.
La hausse de fréquentation du Musée de Charlevoix pourrait très bien se poursuivre en 2018. « Nous voulons qu’[il] rayonne et qu’il soit un peu partout dans la région, » énonce Annie Breton, directrice générale de l’institution charlevoisienne depuis plus de huit ans. À cet effet, elle souligne qu’elle collabore avec plusieurs autres organisations et municipalités afin de rapprocher les citoyens de la culture. À titre d’exemple, elle cite un partenariat avec la Ville de La Malbaie. « Cette année, pour une première fois, nous allons présenter une exposition estivale à l’Espace culturel de la bibliothèque Laure-Conan », dévoile Annie Breton. Celle-ci sera complémentaire à celle du Musée de Charlevoix, qui portera sur les relations entre les villégiateurs et les Charlevoisiens. Elle voit aussi d’un bon œil la réalisation du projet du Havre en 2019 promis par l’administration Couturier. Elle croit qu’il contribuera à dynamiser le secteur, qui est, selon elle, « le plus beau site de Charlevoix ! »
Confrontée à certains préjugés négatifs qui persistent à l’égard des musées, elle réplique : « Oui, il y a encore une certaine vision des musées que l’ensemble du milieu muséal tente de modifier. Les gens croient qu’ils sont ennuyants et poussiéreux. Mais ce n’est tellement pas la [réalité] !» Pour celle-ci, les activités d’action culturelle organisées par son établissement sont primordiales. Ainsi, en
complément à l’exposition
« Charlevoix, l’empreinte des femmes » présentement en cours, l’institution du chemin du Havre organise trois Causeries des muses. « Nous allons avoir des femmes d’aujourd’hui qui sont inspirantes et qui discuteront de différents sujets [d’actualité] », décrit celle qui avance que l’établissement qu’elle dirige fait partie intégrante de la communauté.
« C’est correct et normal de ne pas comprendre un tableau », affirme-t-elle. Elle avoue ne pas saisir elle-même toutes les œuvres qui lui sont présentées malgré son bagage dans le domaine. Elle souhaite avant tout intéresser les citoyens au patrimoine et à l’histoire.
« Le slogan du Musée de Charlevoix est Votre musée, vos histoires », souligne la directrice générale. Elle énonce que le lieu est d’abord dédié à la population locale et à la présentation de leur patrimoine. Ainsi, les touristes qui le visitent peuvent ainsi découvrir qui sont les gens d’ici et quelle est leur culture. Les expositions sont composées de pièces d’art populaire, c’est-à-dire d’œuvres réalisées par les gens de tous les jours.
Malgré cela, elle dénote que le contact avec les groupes scolaires, clientèle privilégiée des institutions culturelles, n’est pas si facile qu’on pourrait le croire. « Dans certains musées, il y a des groupes d’enfants qui circulent en tout temps. Nous aimerions que ce soit le cas pour nous, mais ça ne l’est pas, » décrit celle qui travaille depuis 2011 avec un comité pour créer des ponts entre le milieu muséal et culturel afin de renverser la tendance.
Même si le Musée de Charlevoix connaît beaucoup de succès depuis quelques années, la question du financement est toujours problématique et fragilise la pérennité de l’institution. « Il y a eu des diminutions au niveau du ministère et dans le programme d’aide au musée » décrit Annie Breton avec tristesse. Néanmoins, l’organisation fait preuve de résilience et se tourne vers des sources alternatives de financement. « Ça va bien pour nos événements bénéfice. Je touche du bois », soutient-elle. Elle se dit prête à continuer le combat perpétuel afin d’obtenir les sous pour maintenir en vie l’institution charlevoisienne qui préserve la mémoire des gens d’ici.

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