Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul: léger surplus, acquisitions record et déception "historique"

Par Emelie Bernier 2:46 PM - 30 janvier 2017
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Le conseil d’administration du Musée d’art contemporain pour l’année en cours est composé de Philippe Chantal, Jocelyn Gilbert, André Ouellet, Jacques Saint-Gelais Tremblay, Gilles Charest, Céline White, Mathieu Simard, Chantal Gagné et Jean Fortin. (Absents sur la photo : Martine Tremblay, Isabelle Rioux et Raymond Brodeur.)

Le Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul (MACBSP) termine son année avec un surplus d’un peu moins de 10 000$, mais avec une feuille de route bien garnie. Et surtout, affirmé plus que jamais lors d’un cocktail bénéfice record, le support de la communauté d’affaires et des amoureux de l’art.
« C’est une autre grande année pour notre institution », n’hésite pas à dire Jacques Saint Gelais Tremblay, directeur général du Musée. Si les 10 000$ de surplus sont bienvenus, ils ne permettent pas à l’institution de se qualifier pour le programme Placements Culture du gouvernement québécois. Cependant, des modifications aux critères d’attribution du ministère de la Culture ont permis une bonification de l’aide au fonctionnement. 25 000 personnes ont visité le Musée et le Symposium cette année. Les acquisitions du Musée sont particulièrement importantes au bilan de l’année 2016, puisque des œuvres pour une valeur d’un peu plus d’un million $ ont été offertes au Musée.
«Globalement, la santé de l’institution est très bonne. On a eu une billetterie supérieure de 8500, ce qui veut dire que les expositions ont bien marché. Le symposium aussi a bien marché. Les acquisitions sont exceptionnelles cette année, car les gens font confiance au Musée et croient en sa mission. On est content, tout va assez bien, mais il faut continuer à travailler », indique le dg.
Le président Mathieu Simard abonde dans le même sens. «Personnellement, je divise toujours en deux parties mon bilan. On pense qu’on est bon, qu’on fait de belles expositions, mais par quoi ça se traduit? Oui, il y a toujours les gens qui passent le tourniquet, l’achalandage. Mais ma réponse, celle des gens que je côtoie, c’est le cocktail. Et cette année, c’est la première fois qu’on a refusé des gens. Le cocktail est attendu, couru, et pour moi, ça veut dire qu’ils savent ce qu’on fait, qu’ils estiment qu’on le fait bien et que ça fait rayonner Baie-Saint-Paul et que c’est un élément d’appel », commente-t-il.
À la tête du conseil d’administration depuis 5 ans, il se réjouit de pouvoir compter sur des personnes compétentes, de divers horizons. «On est dans un créneau tellement pointu qu’il faut aller chercher des compétences, des ambassadeurs qui vont nous permettre d’ouvrir nos réseaux, d’amener de la richesse à Baie-Saint-Paul et de faire rayonner le musée. Nous avons des gens très dévoués et compétents au sein de notre c.a. », se réjouit-il.
La vente de l’École Thomas-Tremblay, bien qu’elle n’ait pas encore reçu le sceau du ministère de l’Éducation, est une ombre au tableau, pour M. Saint-Gelais Tremblay. «Nous nous retrouvons aujourd’hui dans la possibilité que ce bâtiment et ses dépendances se retrouvent dans les mains du privé alors que la juste cause voulait qu’ils soient dans celles à qui elles appartiennent, soit le public. (…) Il y a des administrateurs publics qui n’ont pas compris le rôle qu’ils ont à jouer dans la communauté. Le musée continuera au-delà de ça de se développer. Il y parviendra autrement en faisant preuve de détermination et de créativité. Mais la cour demeurera une cour et ceux qui l’auront laissée ainsi en porteront le blâme historique», a commenté, visiblement déçu de la tournure des événements, le directeur. Le président Simard demeure plus zen. « Personnellement, je me fie au destin. Rien n’a été confirmé, alors on verra. Si ces gens ont des projets, est-ce que le musée pourrait être collaborateur, est-ce qu’il peut y avoir des échanges? Ce n’est pas avantageux de spéculer, ça aurait été malsain et indu de le faire.”
Report de l’exposition Borduas
L’ampleur de la tâche est imputable du report d’un an, si tout va bien, de l’exposition consacrée à Paul-Emile Borduas d’abord prévue pour l’été 2017. «On doit la repousser à l’été 2018 parce que c’est un projet énorme qui demande beaucoup plus de travail qu’on pensait. Plutôt que de présenter une exposition de moins grande qualité, j’ai opté pour la reporter », indique Jacques Saint-Gelais Tremblay.
Il est cependant très fier de l’exposition qui remplacera, presqu’au pied levé, ce pilier de la programmation.
« Alicia Laurente, une grande photographe italienne, va témoigner, à sa façon de photographe contemporaine, des derniers jours des Petites Franciscaines de Marie dans leur ensemble conventuel. Je travaillais déjà ce projet-là alors je me suis dit pourquoi ce ne serait pas notre exposition majeure l’été prochain? Ce sera une exposition extraordinaire », commente le dg, secondé par Mathieu Simard. «C’est presqu’un mal pour un bien, parce que c’est un bel hommage à rendre aux Petites Franciscaines. Je le vois de façon très positive », conclut le président.

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