Une doctorante native de Charlevoix reçoit une bourse de 100 000 $

Par Jean-Baptiste Levêque 4:58 AM - 1 juin 2024
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Raphaëlle Dufour a obtenu une bourse de 100 000 $ pour ses recherches en éducation. Photo courtoisie

Lorsqu’elle fréquentait l’école primaire de Saint-Aimé-des-Lacs, Raphaëlle Dufour était soupçonnée d’être dyslexique. Pourtant, quelque 20 ans plus tard, l’étudiante au doctorat en éducation est récipiendaire d’une prestigieuse bourse de 100 000 $ des Fonds de recherche du Québec.

La jeune femme de 30 ans revient de loin dans le milieu de l’éducation. « Ma mise en contact avec l’école a été parsemée de petits défis. J’étais très, très, très timide. Ça s’est répercuté notamment sur la lecture et l’écriture dans le sens que je ne voulais pas lire devant la classe. »

Le corps enseignant émet alors l’hypothèse d’une possible dyslexie chez la jeune fille, un trouble qui peut nuire à l’apprentissage scolaire. « J’ai longtemps eu une grosse relation de haine avec le français », confie-t-elle également.

Heureusement, la jeune élève excelle finalement dans l’autre matière la plus enseignée. « Dès la première rencontre avec l’école, j’ai tout de suite aimé les mathématiques. À l’école secondaire du Plateau, encore une fois les mathématiques étaient vraiment ma matière favorite. »

Certains enseignants ont marqué positivement la jeune femme, entre autres Éric Maltais qui l’a même inspirée pour y faire carrière. « Quand je me voyais en enseignement, je me voyais comme lui, c’était le but à atteindre. Il était humain, motivant, il aimait ce qu’il faisait. Ça transparaissait puis il était capable de nous transmettre sa passion. »

Après un DEC en arts plastiques, son autre matière de prédilection, Raphaëlle Dufour s’inscrit finalement au baccalauréat en éducation au préscolaire et en enseignement au primaire. Mais au bout de deux ans, l’étudiante n’est plus sûre de son choix. « J’aimais tout ce qui était enseignement, mais je n’aimais pas être devant une classe à devoir gérer des comportements », constate-t-elle alors.

Elle décide de faire une maîtrise pour devenir orthopédagogue, ce qui lui permettrait de travailler de façon individuelle ou en petits groupes. Elle prend alors goût à la recherche, ce qui la mènera finalement à entamer un doctorat en didactique, c’est-à-dire la théorie de l’enseignement.

« Ma recherche vise à évaluer les effets d’un dispositif qui amène à travailler la communication à l’aide du langage mathématique chez les élèves », explique celle qui est justement chargée de cours en didactique dans cette matière à l’Université du Québec à Rimouski.

On peut dire que la persévérance de Raphaëlle Dufour a été payante, puisqu’elle vient de recevoir une bourse prestigieuses des Fonds de recherche du Québec. « Je suis dans la catégorie Société et culture, c’est une bourse totale qui cumule la somme de 100 000 $ divisée sur quatre ans, donc je suis payée 25 000 $ par année pour pouvoir me concentrer pleinement à mon projet de recherche. »

« Ça va faire un an que je suis entrée au doctorat. C’est quand même plus rare que des personnes obtiennent une bourse de cette importance-là dès le début du parcours doctoral. C’est une belle surprise », affirme-t-elle avec fierté.

Diplômée de 2e cycle, Raphaëlle Dufour est candidate au doctorat au réseau de l’Université du Québec.

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