La FIPEQ-CSQ va solliciter des mandats de grève de ses 3000 membres dans des CPE

Par Lia Lévesque, La Presse Canadienne 7:00 AM - 3 mai 2024
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Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ, affiliée à la CSQ, lors d’une manifestation à Québec, le 22 février 2024. Photo prise par Karoline Boucher / La Presse Canadienne.

Quelque 3000 travailleuses dans les Centres de la petite enfance (CPE) seront appelées, dans les prochains jours, à se prononcer sur un mandat de «grève progressive».

Il s’agit de 3000 travailleuses membres de syndicats de la Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ), qui est affiliée à la CSQ.

Elles voteront sur ce mandat de grève à compter de lundi prochain, et ce, jusqu’au 16 mai.

Si le mandat est effectivement accordé par les membres, cette éventuelle grève progressive serait déclenchée «au moment jugé opportun», a indiqué en entrevue Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ.

Une grève progressive peut se décliner en heures, en demi-journées, en journées ou en blocs de quelques journées. «On va y aller graduellement, s’il faut l’utiliser, pour tranquillement mettre une pression», a affirmé Mme Grenon.

«On n’est pas du tout à la grève générale illimitée, pour l’instant», a-t-elle précisé.

Pas de négo; pas de dépôt

Si la FIPEQ s’est résignée à solliciter de tels mandats, c’est pour obtenir le dépôt d’offres gouvernementales et le début de négociations, un an après l’échéance des conventions collectives.

«On ne négocie pas du tout. On a eu une rencontre, cette semaine: ils voulaient nous expliquer l’état des finances du Québec», rapporte la dirigeante syndicale.

La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, avait indiqué, en février, qu’avant de déposer ses offres, elle voulait attendre que les autres organisations syndicales aussi, et pas seulement la FIPEQ, aient déposé leurs demandes.

Or, d’autres organisations syndicales concernées à la CSN et à la FTQ ont affirmé à La Presse Canadienne être prêtes depuis des mois.

Mme Grenon ajoute que même si Québec n’était pas prêt à déposer son offre salariale destinée à tous, il aurait pu amorcer les discussions sur les clauses normatives propres à chaque organisation syndicale.

Et Mme Grenon ne veut «pas du tout» attendre à septembre, voire à l’automne, pour amorcer la négociation. Les conventions collectives sont échues depuis le 31 mars 2023, soit en même temps que celles du secteur public.

Sa frustration est telle que la FIPEQ a déposé une plainte pour négociation de mauvaise foi contre Québec.

«On aurait souhaité ne pas se rendre là. Sincèrement, on pensait que le gouvernement avait à coeur notre réseau pour offrir des places aux parents. Mais on va mettre la pression nécessaire pour maintenir nos intervenantes et avoir un réel dépôt et négocier enfin», conclut Mme Grenon.

Les CPE qui seraient touchés par une éventuelle grève de la FIPEQ sont situés dans les régions de Chaudière-Appalaches, Montréal, Laval, Capitale-Nationale, Montérégie, Lanaudière, Abitibi-Témiscamingue et Estrie. Ce ne sont pas tous les CPE de ces régions qui seraient touchés, puisque les deux autres centrales syndicales y représentent aussi des travailleuses.

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