Je vote pour Pilote

Par Dave Kidd 5:00 AM - 12 mars 2024
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Le maire Michaël Pilote. Photo Jvézina Photographe

Le maire de Baie-Saint-Paul devrait terminer le mandat de préfet de la MRC de Charlevoix
maintenant que la chaise est vacante.

En fait, plusieurs éléments militent pour lui. La seule chose qui pourrait lui barrer la route est que ses collègues entretiennent la fausse idée que Baie-Saint-Paul « veut tout contrôler ».

Je ne base pas mon appui sur sa gestion des inondations. Il a scoré, mais il a surtout bien communiqué. En politique, c’est essentiel de bien communiquer. Parlez-en à la CAQ de François Legault, si la communication c’est important en politique !

Dans la première moitié de son mandat à la mairie de Baie-Saint-Paul, il en a surpris plusieurs. Oui, il s’est entouré de personnes compétentes qui regardent dans la même direction que lui. Il a changé le climat à l’hôtel de ville et dans les services. Pour reprendre le cliché passe-partout en politique : il a fait rentrer de l’air frais.

Comme rival potentiel pour la fonction de préfet, il n’y a à vrai dire que le maire de Saint-Hilarion qui peut peut-être y penser. Les autres peuvent y réfléchir, mais se faire élire c’est surtout une question d’appuis. Patrick Lavoie a lui aussi ce qu’il faut pour y accéder. La grande différence entre les deux présentement est la notoriété et les contacts. Cela dit, ils formeraient un excellent duo.

Et c’est un peu sur cela qu’il faut miser : c’est la saveur du moment. Michaël Pilote s’est retrouvé dans un profond malheur pour sa population avec une liste de contacts bonifiés. Il n’a pas couru après, mais en politique tout se récupère. Tous les maires auraient fait comme lui. Ne pensez pas que Michel Couturier a refusé des numéros de téléphone quand le G7 s’est organisé dans sa ville.

Donc de « jeune maire » qu’il était, Michaël Pilote est devenu en une journée le maire de Baie-Saint-Paul qu’on a vu partout pendant des jours. C’est aussi simple que cela. Dans le fond de lui-même, il aurait sans doute préféré arriver au même résultat en prenant une route différente. On ne refera pas le passé, ça ne donne rien.

Maintenant qu’il est invité au « match des étoiles », pourquoi ne pas lui donner la chance de démontrer ce qu’il peut faire sur la scène régionale? Il ne décidera pas tout, tout seul dans un coin. La directrice générale est là pour « rappeler les orientations » et les cinq autres maires votent également. Donc, la peur de voir Baie-Saint-Paul « envahir » la MRC est inexistante.

Michaël Pilote est, toute proportion gardée, le « Carey Price » (dans ses bonnes années) de la MRC de Charlevoix. C’est le joueur le plus connu et qui est reconnu partout où il passe. C’est bien plate pour les autres, mais c’est comme ça. Il a beaucoup d’ambition aussi. Il ne le fait pas sentir -et il n’est surtout pas pressé- entre autres parce qu’il aime profondément ce qu’il fait. Il acquiert expérience et maturité jour après jour.

Michel Couturier jouit lui aussi d’une notoriété qui dépasse largement les frontières de sa MRC et est devenu préfet adjoint en novembre. Ça n’a pas créé de drame. Le siège social de la MRC est encore à Clermont et les réunions se font encore dans le calme. Un maire défend sa population quoi qu’il arrive. À la MRC, il doit également composer avec l’ensemble du territoire.

Dans les faits, que le maire de Baie-Saint-Paul soit préfet ou pas, ça ne change pas grand-chose sur le fond des choses. Il n’a qu’à voter contre une résolution et elle ne sera pas adoptée. Ça prend la double majorité pour qu’elle passe. Par double majorité, on entend majorité des maires et de la population.

Les maires des villes centres ont un rôle à jouer. Ils sont obligés d’être des leaders du milieu. Dans la saga
de l’hôpital de La Malbaie, on se souviendra que Michel Couturier avait « politiquement boudé » une rencontre avec la ministre de la Santé qui avait convoqué les 13 élus du coin. Plus tard, il a eu son audience privée avec la ministre Danielle McCann. Le projet s’est finalement annoncé. Est-ce que ça a changé le cours des choses? Probablement pas. Cependant, le gouvernement a compris dès son refus que s’il voulait parler avec le maire concerné par le projet, il était préférable de l’inviter lui et qu’il allait se faire un plaisir de sauter dans son véhicule et de se rendre à Québec.

N’allez pas croire que je suis un fan fini du maire de Baie-Saint-Paul. Il va finir par en échapper une et on l’écrira. Je crois seulement et sincèrement qu’on devrait lui donner la chance de montrer que sa vision peut être régionale. Il est ambitieux et adore la politique, alors pour reprendre le diminutif utilisé par le conseiller Gaston Duchesne, « Mick », montre-nous ce que tu as dans le ventre.

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