Un camion incendie personnalisé à 1 M$ pour Saint-Urbain

Par Jean-Baptiste Levêque 5:00 AM - 1 mars 2024
Temps de lecture :

Les pompiers de Saint-Urbain et le directeur de la municipalité, Martin Guérin, posent fièrement devant leur nouveau camion.

Après deux ans et demi de démarches, le service incendie de Saint-Urbain a enfin reçu son nouveau camion autopompe-citerne, un modèle unique dessiné pour les besoins de la municipalité et qui aura coûté plus d’un million de dollars.

Les pompiers de Saint-Urbain sont fébriles depuis une semaine. Davantage en tenues de mécaniciens qu’en uniformes, ils préparent et équipent leur nouveau camion fraîchement reçu. « On a hâte de l’essayer pour vrai », lance l’un d’eux.

Le troisième camion incendie aura coûté autour de 1 150 000 $ à la municipalité. « 850 000 $ plus taxes, plus les équipements », précise Cédric Châtigny, chef du service incendie, qui était tenu de faire cet achat pour des questions d’assurances, mais qui peut surtout mieux équiper son unité.

Le nouveau camion permettra aux pompiers de Saint-Urbain d’être plus rapides et efficaces lors de leurs sorties.

« Ça nous prenait un plus gros moteur, plus d’eau, l’équipage complet avec des appareils respiratoires, ce qu’on n’avait pas, plus de traction, deux fils de citerne… il va être plus efficace », résume le chef.

Avec déjà deux camions en inventaire, « on va en avoir au moins un disponible ici, même si on est en entraide ailleurs. On n’avait pas d’autonomie avant, il fallait que j’envoie deux camions pour faire une attaque principale. Lui, il est correct tout seul. C’est plus pratique », ajoute Cédric Châtigny.

Fabriqué au Dakota du Sud, le véhicule a été conçu au Québec par la compagnie Aréo-Feu, un distributeur de matériel incendie. « C’est un camion qui a été vraiment conçu pour Saint-Urbain, avec les réalités de Saint-Urbain », mentionne Éric Chagnon, spécialiste camion incendie chez Aréo-Feu.

« Ça prenait un camion qui avait les capacités d’eau requises pour le schéma, qui était capable d’embarquer au moins six pompiers. Puis en même temps, qui était capable de se manœuvrer dans un secteur urbain qui est assez compact. Aussi, pour le futur parc industriel, ça prenait une capacité d’eau beaucoup plus grande », explique le chargé de projet.

Chaque siège, hormis celui du conducteur, possède son respirateur intégré.

Pour répondre à toutes ces exigences, l’équipe de conception a dû retourner sur la planche à dessin à quatre reprises. Alors que le camion précédent contenait 4 000 litres, le nouveau en a plus que le double, soit 8 900 litres.

Le véhicule est également muni de deux dévidoirs d’attaque rapide de 200 pieds de longueur, permettant de projeter 50 gallons par minute. « C’est une municipalité avec des pompiers à temps partiel, touchée par le manque d’effectif. Des fois pour seulement une lance au feu, ça prend deux pompiers. Dans le cas présent, on va être capable d’avoir deux lances avec deux pompiers, donc on vient maximiser l’alimentation en eau », détaille Éric Chagnon.

Le chargé de projet du camion chez Aréo-Feu, Éric Chagnon.

Selon lui, seulement un camion semblable existe à Sept-Îles. Avec le nouveau modèle de Saint-Urbain, Aréo-Feu « espère faire des petits ».

En venant voir le camion, la mairesse Claudette Simard s’est souvenue qu’en 1998, « on avait dû se battre pour avoir un camion à 160 000 $. Là, ça a été oui tout de suite », évoquait-elle avec le sourire.

La mairesse de Saint-Urbain, Claudette Simard, était tout sourire en prenant place dans la cabine.