Proposition d’entente présentée aux profs de la FSE-CSQ et de l’APEQ après les Fêtes
Les enseignants forment une ligne de piquetage devant leur école à Deux-Montagnes, au Québec, en novembre dernier. LA PRESSE CANADIENNE/Ryan Remiorz
La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), affiliée à la CSQ, ainsi que l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ) ont entériné la proposition de règlement sectoriel avec le gouvernement Legault dans le cadre des négociations pour le renouvellement des conventions collectives, ont annoncé les syndicats, vendredi soir.
Le conseil fédéral de la FSE et de l’APEQ s’est réuni vendredi après-midi pour prendre connaissance de la proposition de règlement, qui a finalement été entérinée. Les syndicats ont fait savoir, par voie de communiqué, qu’ils ne divulgueront pas le contenu de cette proposition avant que les membres en prennent connaissance.
La FSE-CSQ, qui représente 95 000 enseignants, et l’APEQ, qui représente des membres du réseau scolaire anglophone, ont affirmé dans le même document qu’ils ne qualifieront pas cette proposition «d’entente de principe» avant que les membres ne se soient prononcés à ce sujet en assemblée.
«Nous avions le mandat d’améliorer concrètement le quotidien des enseignantes et enseignants sur la base de nos trois priorités que sont la composition de la classe, l’allègement de la tâche et la rémunération. Nous avons pu convenir d’une proposition de règlement parce que nous avançons sur ces trois éléments», ont fait savoir Josée Scalabrini, présidente de la FSE‑CSQ, et Steven Le Sueur, président de l’APEQ.
La FSE-CSQ, qui fait partie du front commun intersyndical du secteur public, a indiqué sur sa page Facebook, vendredi soir, que la proposition de règlement sera présentée aux membres par les syndicats locaux au retour de la période des Fêtes.
«On laissera après les Fêtes vos syndicats vous expliquer tout ce qu’il y a dans cette proposition de règlement. On ne veut pas que ce soit les médias qui vous apprennent ce qu’il y a là-dedans», explique Josée Scalabrini dans une vidéo sur la page Facebook de la FSE-CSQ.
«Pour les prochains jours, les prochaines semaines, ce soir, vous partez en congé. Vous allez profiter de ce congé avec vos familles, vos amis et vous allez vous reposer parce que l’automne a été très difficile pour tout le monde. Lorsque vous reviendrez des Fêtes, vos syndicats vous convoqueront pour vous présenter les détails de cette entente-là», a-t-elle précisé.
Mme Scalabrini souligne cependant qu’en ce qui concerne les trois priorités du syndicat, soit la composition de la classe, l’allègement de la tâche et la rémunération, les pas qui ont été faits permettent de penser que le syndicat a atteint ses objectifs.
«On a 50% du chemin de fait. Tout ce qui est salaire, assurances, congés parentaux, disparités régionales, ce n’est pas réglé. Et ça, il faudra attendre d’avoir ces résultats-là en front commun», précise-t-elle cependant. Elle rappelle ainsi que des enjeux demeurent à la table centrale de négociation, aussi appelée intersectorielle.
Ce projet de règlement s’est concrétisé au terme de négociations qui se sont poursuivies durant la nuit de jeudi à vendredi, a précisé le syndicat.
Conformément à la pratique établie en fédération, le projet de règlement sectoriel conservera cette appellation jusqu’à ce que les membres se soient prononcés.
La proposition de règlement entre Québec et la FSE-CSQ est survenue alors qu’un rassemblement s’organisait vendredi midi devant les bureaux du premier ministre François Legault à Montréal en appui au personnel du milieu de l’éducation.
Les organisateurs souhaitaient «bien faire comprendre au gouvernement qu’il doit arriver à une entente négociée maintenant avec les enseignant.e.s et tous ceux et celles qui travaillent dans les écoles publiques».
Le cabinet de la ministre responsable de l’Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor Sonia LeBel a aussi fait état du projet de règlement, vendredi.
Blitz en vue avec la FAE
La pression s’accroît maintenant sur laFédération autonome de l’enseignement (FAE), qui ne fait pas partie du front commun et dont les 66 000 membres sont en grève générale illimitée depuis le 23 novembre, et ce, sans fonds de grève.
«On n’est pas encore entrée dans un «blitz», «mais ça s’en vient», a assuré sa présidente, Mélanie Hubert, dans une vidéo diffusée sur Facebook vendredi en fin d’avant-midi.
«Pour le moment, on ne connaît pas le contenu de l’entente conclue avec la FSE, mais on va évaluer l’impact que cette entente aura sur notre propre négociation. Ça ne change rien à nos objectifs (…) Ça n’enlève rien à nos revendications à nous», affirme Mme Hubert dans la vidéo.
La FAE se dit donc prête à s’engager dans des négociations intensives, «mais pas aux conditions imposées».
«On a fait 22 jours de (grève générale illimitée), et ce n’est certainement pas pour nous laisser dicter notre conduite», a plaidé Mme Hubert.
Plus tard vendredi, dans un communiqué, Mme Hubert a affirmé que la grève générale illimitée des profs de la FAE «se poursuivra au retour des Fêtes» puisque «les sujets imposés (par le gouvernement) ne permettaient d’atteindre une entente satisfaisante pour l’instant».
«La Fédération et ses équipes de travail demeurent disponibles pour négocier pendant toute la période du congé des Fêtes, s’il le faut», souligne-t-on.
Dans sa vidéo sur Facebook, la présidente de la FAE a également affirmé qu’il semble que les négociations vont «repartir assez intensivement dans les prochaines heures».
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