Le ministre du Travail, Jean Boulet, a annoncé la nomination d’un conciliateur, à la demande de la FIQ, pour tenter de rapprocher la grande organisation syndicale des infirmières et le gouvernement du Québec.
La FIQ affirme en être venue à demander l’intervention d’un conciliateur «face à la lenteur de la table et le manque total d’ouverture à des compromis de la part du gouvernement».
Elle précise qu’après 75 séances de négociation, des «différends très importants» persistent sur des questions-clés comme la gestion des heures supplémentaires, les ratios infirmière/patients et la compensation pour divers inconvénients du travail.
Le premier ministre François Legault lui-même avait mentionné, la semaine dernière, que les négociations dans la santé étaient difficiles, au point où il n’envisageait pas de règlement possible avant le mois de janvier.
La FIQ représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques.
Nouvelle offre aux enseignants
Pendant ce temps, le cabinet de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a annoncé le dépôt d’une nouvelle offre aux deux fédérations syndicales qui représentent les enseignants.
Il évoque «un important dépôt formel» à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), affiliée à la CSQ, qui représente 95 000 enseignants, et à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), qui en représente 66 000.
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a assuré que Québec «met beaucoup de choses sur la table; c’est des améliorations vraiment importantes» qui sont proposées aux deux fédérations syndicales.
«On espère que ça va paver la voie à une entente et à un retour en classe», a ajouté le ministre de l’Éducation.
La FAE a déclenché une grève illimitée le 23 novembre, il y a donc presque quatre semaines. Quant à la FSE, ses membres ont débrayé durant quelques journées, en novembre et décembre, en même temps que le front commun intersyndical.
En soirée mardi, la FSE a commenté la nouvelle offre. «Malgré le show de boucane du gouvernement dans les médias aujourd’hui, la nouvelle proposition ”formelle” du gouvernement représente un recul dans les pourparlers par rapport aux séances de négociation de la fin de semaine», a écrit la FSE sur sa page Facebook.
Dans une courte vidéo sur le média social, la présidente, Josée Scalabrini, a mentionné : «pourquoi tout ce spectacle aujourd’hui, je ne comprends pas».
«Toutes les priorités du gouvernement, rien de significatif sur la composition de la classe et sur l’allègement de la tâche», a affirmé Mme Scalabrini. Elle a dit qu’elle était déçue, mais pas pour autant découragée et que la FSE «allait se relever les manches».
La FAE a indiqué vouloir prendre connaissance plus longuement de l’offre avant de la commenter. «Nous devons présenter le tout à nos instances», a expliqué la FAE.
La composition de la classe et l’allègement de la tâche des enseignants sont au coeur du litige sectoriel pour les deux fédérations.
Le front commun en quatre instances
De leur côté, la CSN, la CSQ, l’APTS et la FTQ, qui forment le front commun, se sont réunies séparément toute la journée, mardi, afin de faire le point sur la négociation et décider de la suite du mandat de grève dont elles disposent déjà.
Jusqu’ici, le front commun a tenu une journée de grève, puis trois consécutives, puis sept. Il avait déjà prévenu que la dernière séquence de sept jours, du 8 au 14 décembre, serait la dernière avant l’exercice de la grève illimitée.
On ignore cependant si ces organisations syndicales, qui représentent ensemble 420 000 travailleurs dans les réseaux de l’éducation et de la santé, décideront dès maintenant de la date du déclenchement de cette grève illimitée. Elles pourraient bien reporter leur décision à janvier, puisque les négociations se poursuivent avec le Conseil du trésor, de manière assez intensive, selon les deux parties.
Les quatre du front commun ont fait savoir que tout dépendra du degré d’avancement des négociations pour le renouvellement des conventions collectives, et ce, non seulement au palier intersectoriel — salaires, régime de retraite, disparités régionales — mais aussi au palier sectoriel — aménagement du temps de travail, fardeau de tâches, composition des classes, par exemple.
Les quatre organisations du front commun doivent faire connaître publiquement leurs intentions mercredi matin, lors d’une conférence de presse.
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