Devant l’aggravation de l’insécurité alimentaire, Québec allonge un autre 8 millions $ aux Banques alimentaires du Québec, portant le total de l’aide à 18 millions $, soit le montant que le regroupement avait demandé initialement.
Mercredi, la guignolée des médias dévoilait un sondage de la firme Léger qui démontre qu’une personne sur trois a vécu au moins une fois une forme d’insécurité alimentaire en 2023, un bond de 10 points de pourcentage comparativement à 2020.
Devant ce constat inquiétant, la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau, a donc annoncé jeudi l’ajout des 8 millions $ réclamés par Les Banques alimentaires du Québec.
Lors de sa mise à jour économique, il y a un mois, le ministre des Finances, Eric Girard, avait annoncé une aide de 10 millions $ aux Banques alimentaires du Québec, tout en ajoutant un autre 11 millions $ à des organismes dont la plupart se consacrent à nourrir les enfants à l’école.
Pression causée par la grève des enseignants?
Mme Rouleau a toutefois laissé entendre, en mêlée de presse à Québec, que les moyens de pression des syndiqués de l’enseignement privaient les enfants de ces repas à l’école, obligeant ainsi Québec à agir dans l’urgence. «Mais là, en ce moment, les écoles sont fermées, alors ça met encore plus de pression sur les banques alimentaires et on veut s’assurer qu’aucun Québécois, aucune Québécoise ne manque de nourriture.»
Invitée à préciser sa pensée, Mme Rouleau a ajouté: «Je ne veux pas mettre le blâme sur personne, mais il y a une situation où il y a une pression supplémentaire sur les banques alimentaires. (…) Les enfants sont à la maison ou sont dans des lieux où on a besoin d’aider de manière supplémentaire les banques (alimentaires).»
Mme Rouleau a expliqué que l’argent servira à l’achat de nourriture qui sera redistribuée dans les quelque 1200 comptoirs alimentaires à travers le Québec.
À la recherche de solutions pérennes
Elle a toutefois précisé que le montant total de 18 millions $ versé par Québec aux Banques alimentaires du Québec ne sera pas récurrent. «On est dans une situation d’urgence et on veut être en mesure d’avoir tous les outils nécessaires pour qu’on ait des mesures pérennes. Rajouter de l’argent à Banques alimentaires Québec pour que Banques alimentaires Québec achète de la nourriture, ce n’est pas une mesure pérenne à mon avis.»
Selon la ministre, «il est important de ne pas être constamment dans l’urgence. (…) Il faut avoir un plan de match» en matière de lutte contre la pauvreté. Elle a ajouté que ce plan de match, qui est en cours d’élaboration, comprendra «une part importante pour s’assurer de la sécurité alimentaire, qu’on ne parle plus d’insécurité, mais de sécurité alimentaire et de s’assurer de bien répondre aux besoins de la population.»
«Ce qu’on a déjà dit, c’est qu’on ne veut pas que les gens ici au Québec manquent de nourriture. C’est hors de question», a conclu Mme Rouleau.
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