Projet Huttopia: « À ce prix-là, on aurait acheté le terrain pour le préserver »-Christian Mars d’e-Liberty

Le projet de village Huttopia sur des terres du parc du Mont Grand-Fonds préoccupe le nouveau gestionnaire de la montagne Christian Mars, fondateur de la société e-Liberty, qui se questionne sur le “deux poids, deux mesures”.

D’emblée, Christian Mars ne souhaite pas se prononcer pour ou contre un projet dont il ignore les tenants et aboutissants.

«Nous n’avons jamais été associés au projet Huttopia et on nous a retiré des terres qui appartenaient au parc du Mont Grand-Fonds pour les donner à Huttopia. Je ne connais pas le projet, mais je sais qu’on est dans une zone humide, fragile  et que donc tout développement dans ce secteur doit se faire de façon cohérente selon un plan stratégique », estime-t-il.

Un développement à tout crin aux alentours de la montagne n’est pas souhaitable, mais le risque semble bien réel. « L’annonce des investissements par mon groupe est en train de relancer la spéculation foncière sur  ce site fragile. On a un risque important de mitage du foncier (ndlr : morcellement). L’écosystème est fragile, il faut bien réfléchir! On a vu ce qui s’est passé sur la pourvoirie Domaine Comporté avec le lac Monique… », illustre M. Mars.  

L’eau pour l’alimentation des nouveaux canons à neige de la station, ceux-là mêmes qui ont permis son ouverture hâtive, est pompée à même la rivière Comporté. « La ressource en eau n’est pas illimitée, quel sera l’impact d’un village Huttopia sur le débit, par exemple? », questionne l’homme d’affaires.

Lui eût-on proposé, il aurait été prompt à acquérir le site. Est-il trop tard? « Si la parcelle est à acheter pour un peu plus de 200 000$, le Mont Grand-Fonds sera ravi de l’acquérir et de ne rien faire, de préserver l’intégrité du site! Au moins, je n’aurai pas de souci sur les pistes de ski de fond, la réserve en eau pour alimenter les canons à neige, pour rien du tout! Ces terrains font partie des parcelles du parc Mont Grand-Fonds et nous aurions aimé en garder l’entièreté. »

Tout projet parallèle, comme celui d’Huttopia par exemple,  ne serait pas exclu d’emblée.

« Il aurait été plus logique que la station de Mont Grand-Fonds garde la maitrise de la totalité du foncier du parc du Mont Grand-Fonds et en soit le seul aménageur, quitte ensuite à imposer à Huttopia un cahier des charges restrictif, de façon à être le gardien de la cohérence du produit et éviter une surdensification du secteur », illustre-t-il.

Loin de lui l’idée de critiquer le projet, mais il en a plutôt contre la manière.

«Je ne dis pas que le projet Huttopia est un mauvais projet, mais je dis là, il y a deux poids, deux mesures! Je ne suis ni pour ni contre, mais dans un projet d’une telle ampleur, ça doit être un livre ouvert et on doit débattre.  Tout le monde doit y être associé, aussi bien les citoyens, Huttopia, le Mont Grand-Fonds que la mairie. Il faut faire les choses de manière concertée, ouverte avec la population. »

Des chalets dans la mire d’e-Liberty aussi

Le cahier de charge d’e-Liberty au Mont Grand-Fonds est rigoureusement suivi et les intentions du groupe sont connues. Outre une auberge d’une cinquantaine de chambre, le groupe souhaite construire des chalets.

« On a prévu de créer un écovillage de 30 petits chalets. On a un cabinet d’architecte.  On ne veut pas couper d’arbres ou presque pas, et le développement aurait lieu dans la partie ouest de la montagne, en liaison avec les zones déjà urbanisées. Dans notre vision des choses, on a le côté est de la montagne où on souhaite garder tout ça nature jusqu’à la pourvoirie et la densification du côté ouest», indique-t-il.

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