La moitié des travailleurs saisonniers dans un « trou noir » de prestations

Par Jean-Baptiste Levêque 3:21 PM - 29 novembre 2023
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Julie Brassard, directrice générale du Mouvement Action-Chômage de Charlevoix, René Tremblay, secrétaire-trésorier et Mario Lacroix, président, en compagnie de Johanne Dallaire, attaché politique de la députée Caroline Desbiens.

Selon un sondage réalisé par le Mouvement Action-Chômage (MAC) de Charlevoix, la moitié des travailleurs saisonniers de la région (53,7 %) vivent une période d’un à quatre mois sans aucun revenu. L’organisme dénonce le « trou noir » du système d’assurance-emploi qui prive des travailleurs de leurs prestations.

Le sondage révèle également que plus du tiers des travailleurs (35,7 %) ont vu leur situation se détériorer, pour certains jusqu’à 50 %, depuis que le chômage est descendu en bas de 6 % et que 700 heures de travail sont nécessaires pour se qualifier à l’assurance-emploi.

Dans le cadre de plusieurs actions de groupes de défense des droits des chômeurs ce 29 novembre à travers la province, le MAC a publié les résultats de ce sondage afin de fournir une preuve supplémentaire au gouvernement du Canada de l’urgence de mettre en place une réforme de l’assurance-emploi, une promesse encore non tenue des Libéraux.

42 personnes ont complété le formulaire du MAC. La majorité sont des femmes (32) et 75 % ont plus de 55 ans. 39 personnes feront une demande d’assurance-emploi cette année. « On a environ 2 000 travailleurs saisonniers dans Charlevoix. Si on extrapole, on peut croire que le trou noir peut devenir très gros pour certaines personnes », prévient Julie Brassard, directrice générale du MAC.

La DG rappelle que la réalité de Charlevoix est différente de la plupart des autres régions. « On a une région qui est touristique, le tiers des emplois sont saisonniers. Quand on parle de grandes régions comme Québec, Montréal, les (travailleurs saisonniers) c’est plus facile pour eux de se retourner. »

Le nombre d’appels de travailleurs auprès du Mouvement Action-Chômage a plus que triplé depuis la pandémie. « Avant, on avait autour de 800 personnes qui nous demandaient de l’aide. Là, on tourne autour de 3 000 », déplore Julie Brassard.

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