Aide suite aux inondations : le ministre Duclos se fie au provincial

Par Jean-Baptiste Levêque 2:26 PM - 19 mai 2023
Temps de lecture :

Le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, a visité Baie-Saint-Paul en mode écoute.

Le ministre de la Santé du Canada, Jean-Yves Duclos, était de passage à Baie-Saint-Paul ce matin pour constater les dégâts causés par les inondations du 1er mai. Aucun financement direct du fédéral n’est promis pour reconstruire, car le ministre a rappelé que le gouvernement du Québec reste le principal responsable des aides accordées à la Ville et aux sinistrés.

Le député de Québec a clairement affirmé que c’est « le gouvernement du Québec qui est l’acteur privilégié pour travailler avec le maire Pilote et le conseil de la municipalité ».

À savoir si le fédéral peut tout de même accorder une aide directe à la Ville et aux sinistrés, il a pris soin de rappeler que « c’est au gouvernement du Québec d’établir ces priorités et ensuite de faire une demande de cofinancement au gouvernement canadien ».

Selon le ministre, deux avenues sont possibles. « La première est un accord qui indemnise les provinces lorsque des catastrophes naturelles, comme celle qu’on a vécue ici à Baie-Saint-Paul, se produisent. La deuxième, c’est un fonds d’atténuation des impacts des catastrophes dont l’appel à projets a présentement cours et auquel le gouvernement du Québec, et indirectement la municipalité de Baie-Saint-Paul, pourront faire application. »

Le ministre affirme d’ailleurs avoir parlé du dossier le matin même avec la ministre des Affaires municipales du Québec, Andrée Laforest. La balle est donc dans le camp de Mme Laforest, qui, lors de sa visite du 9 mai dernier, avait assuré que son gouvernement « va répondre rapidement ». Au moment d’écrire ces lignes, aucune somme précise n’a été avancée, ni du provincial, ni du fédéral.

Jean-Yves Duclos veut toutefois se montrer rassurant. « C’est sûr qu’il va y avoir des aides nécessaires pour aider les gens à reconstruire, à se réinstaller, dans certains cas peut-être à déménager ailleurs, et ça passe par des investissements du gouvernement canadien, mais dans un respect de ce lien essentiel privilégié qui existe entre le gouvernement du Québec et les municipalités. »

Le temps presse

De son côté, le maire de Baie-Saint-Paul, Michaël Pilote, ne montre pas de signe d’impatience, même s’il reconnait que « ça avance, mais à pas de tortue ». Il s’inquiète tout de même des délais de traitement du gouvernement envers les sinistrés. « On l’a vu dans d’autres endroits au Québec, ça a pris des années, puis ça, je trouve que c’est inacceptable », déplore-t-il.

Le maire rappelle à ses citoyens de ne pas attendre avant d’ouvrir un dossier au ministère de la Sécurité publique. « C’est la première étape initiale et subséquemment à ça, il y a un expert en sinistre qui passe rencontrer les gens. Il y a une évaluation du domicile, il y a un certificat de dommage qui est émis autour de deux semaines après la visite, et c’est en fonction de ce certificat là qu’on va pouvoir procéder à des analyses et à des décisions dans le futur. »

Madeleine Desgagné, une citoyenne de Baie-Saint-Paul sinistrée et qui n’a toujours pas pu réintégrer sa maison, a tenu à sensibiliser Jean-Yves Duclos sur sa réalité. « On veut rester chez nous, on ne veut pas être déraciné. Il faut juste avoir le permis d’y rester et avoir nos réponses le plus tôt possible ». Devant le ministre de la Santé, elle a ajouté : « Notre santé mentale, c’est ça ».

Initiative transpartisane

La venue du ministre libéral à Baie-Saint-Paul est une initiative de la députée bloquiste de Beauport-Côte-de-Beaupré-Île d’Orléans-Charlevoix, Caroline Desbiens, qui a également invité son collègue Joël Godin, du Parti conservateur du Canada.

« Les trois partis sont ici pour qu’on entende le message les trois ensembles, qu’on puisse après travailler en synergie. On n’est pas dans la partisanerie, on est dans l’effort de guerre », affirme Mme Desbiens.

La députée presse tout de même le gouvernement de hausser le Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de changement climatique, notamment pour protéger les municipalités situées le long du fleuve Saint-Laurent.

« L’érosion des berges et des rivières pose vraiment un problème. Nous avons des municipalités qui doivent fermer des routes, d’autres voient des terrains grugés par les grandes marées, sans compter les rivières qui débordent lors de crues importantes. Elles n’ont pas toutes les ressources nécessaires pour se prémunir adéquatement face à ces défis », plaide Caroline Desbiens.

Michaël Pilote, Jean-Yves Duclos, Caroline Desbiens et Joël Godin parlent des dégâts causés sur les berges de la rivière du Gouffre.

Partager cet article