La rivière La Rémy y a goûté aussi

Par Émélie Bernier 11:57 AM - 17 mai 2023 Initiative de journalisme local
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Le mur de soutènement du stationnement a complètement été rayé de la carte, mais avant de s’écrouler, il a peut-être empêché que la route soit scindée en deux. Photo courtoisie

Tout porte à croire qu’un autre tronçon de la route 138 aurait pu céder sous la pression de l’eau et des débris emportés par la crue des eaux du début du mois. Les abords du pont de la rivière La Rémy ont été grugés par le torrent, mais l’érosion a selon toute vraisemblance été ralentie par le mur de soutènement du stationnement du moulin voisin.

Le barrage n’est plus opérationnel, ce qui ne compromet ni les activités de production de farine du moulin, ni la saison touristique du site qui ouvrira ses portes comme prévu le 24 juin. Photo courtoisie

François Tremblay est directeur de Héritage Charlevoix, propriétaire du site. Les dégâts n’ont pas fait la manchette, mais ils n’en sont pas moins impressionnants.

« Il y a des dommages importants au barrage. On a une retenue d’eau pour le moulin et le barrage s’est littéralement rempli de roches et de gravier. Un embâcle de gros arbres a frappé une rampe de sécurité et l’a brisée,  ce qui a brisé aussi le contrôle des vannes », résume-t-il. Les côtés du barrage ont été en partie lessivés et le barrage n’est plus opérationnel pour le moment.

Un peu plus en aval, le portrait n’est guère plus reluisant. «Juste avant que la rivière atteigne la route, elle fait un coude et elle a vraiment frappé dans le mur de soutènement du stationnement qui se trouve là. On voit que le mur du soutènement a servi de retenue », ajoute M. Tremblay qui imagine les ravages qui auraient pu se produire dans le cas contraire.

«Sans ce mur-là, on aurait connu le même scénario que sur la rivière des Mares. L’eau est arrivée dans des terre-pleins peu solides là-bas, mais chez nous, elle a frappé un mur solide avec de grosses roches et ça l’a ralentie », analyse-t-il.

Le mur de soutènement n’a toutefois pas résisté aux assauts de la rivière déchaînée. «Le mur s’est désagrégé finalement, mais le temps que toutes ses grosses roches soient déboulées et que le côté soit grugé, ça a certainement protégé le pont du pire. »

Un important amoncellement de branches et de débris devra être nettoyé. Photo courtoisie

Des travaux d’envergure seront nécessaires, tant au barrage que dans le secteur du stationnement, amputé du tiers de son espace. « J’attends la seconde visite du ministère de l’Environnement pour voir comment on va bouger. Ils sont venus faire un premier tour rapide, mais ils viendront la semaine pour une seconde visite. Le barrage n’est plus opérationnel, mais c’est le stationnement a été le plus touché. Le tiers n’est plus accessible parce qu’il y a un risque d’éboulis. »

Difficile d’évaluer combien coûteront ces travaux. «Tant qu’on n’aura pas un état des lieux fait par le ministère, on n’est pas capable. Ça ne compromet toutefois pas les activités du site.  On ouvre le 24 juin comme prévu. Les opérations du moulin à proprement parler n’ont pas été touchées.

« On a une excellente collaboration de la Ville, mais quand tu as des gens qui ont perdu leur maison, on comprend qu’on n’est peut-être pas au sommet des priorités… », conclut François Tremblay.

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