La Coalition Union 138 veut s’inviter dans le discours public

Par Renaud Cyr 3:22 PM - 5 mai 2023
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Stéphanie Gagnon, Martin Dufour, Guillaume Tremblay, Micheline Anctil et Marc Gilbert souhaitent que le projet de pont sur le Saguenay soit sur toutes les lèvres d’ici le mois de novembre.

La Coalition Union 138 a annoncé en conférence de presse qu’elle allait redoubler d’efforts pour que le projet de construction d’un pont sur la rivière Saguenay soit sur toutes les lèvres d’ici le dévoilement des résultats de l’étude de coûts et de faisabilité réalisée par le Groupe Pont Estuaire/Fjord du Saguenay prévu pour le mois de novembre.

Guillaume Tremblay, porte-parole de la Coalition Union 138, a d’abord pris la parole pour souligner l’importance de l’année 2023 pour le projet de construction du pont sur le Saguenay.

Le projet a bénéficié d’un élan qui découle de l’élection des députés caquistes dans René-Lévesque et Duplessis, Yves Montigny et Kateri Champagne Jourdain l’automne dernier.

Avec le récent dévoilement du Plan d’Action Nordique et de son enveloppe de près de 30 M$ pour soutenir la vitalité économique des communautés nordiques notamment sur la Côte-Nord, la Coalition Union 138 se dit prête à saisir les opportunités liées au projet du pont à l’embouchure du Saguenay.

« On veut profiter de la convoitise des entreprises pour les richesses naturelles de la Côte-Nord pour justement faire valoir notre projet », a-t-il déclaré.

Une étude attendue

Les résultats de l’étude de faisabilité attendus en novembre statueront de la solution la plus prometteuse pour l’établissement d’une structure, en accord avec les impacts pour la faune et la flore terrestre et aquatique.

Des estimations de coûts et des scénarios de faisabilité feront également partie du dossier. C’est pourquoi la Coalition Union 138 veut, d’ici le mois de novembre, se faire entendre.

« L’exercice que l’on veut faire aujourd’hui, c’est de sensibiliser non pas seulement la population au projet de construction d’un pont, mais aussi le milieu des élus régionaux et municipaux, le milieu des communautés autochtones et le milieu des affaires », a insisté Guillaume Tremblay.

Le projet inscrit au programme québécois d’infrastructures doit être « au sommet de la pile de projets », selon Guillaume Tremblay. « Pour que notre projet soit mis de l’avant, il faut être capable de convaincre le gouvernement de sa validité », a-t-il rappelé.

Un pont sur vos lèvres

Pour les intervenants présents lors de la conférence de presse plusieurs enjeux existent sur l’éventuelle construction d’un pont, autant sociaux qu’économiques. De l’avis de Micheline Anctil, présidente de l’Assemblée des MRC de la Côte-Nord, il doit y avoir une volonté collective qui fasse vivre le projet de pont dans les discussions.

« Mon message s’adresse à l’ensemble des élus et l’ensemble de la population. On doit prendre des moyens autres que d’exprimer nos doléances individuelles sur les médias sociaux d’ici le mois de novembre », a fait savoir Micheline Anctil.

« Idéalement, nous devrions entendre parler de la nécessité d’un pont sur le Saguenay tous les jours pour que la pression du message de la région soit rehaussée et considérée par le gouvernement du Québec comme une priorité », a-t-elle laissé tomber.

Outre la pression future et actuelle, il existe pour la présidente de la Chambre de commerce Haute-Côte-Nord Stéphanie Gagnon, des économies à réaliser en priorisant le projet de pont à la place des traversiers.

« La construction d’un pont du point de vue du développement économique est essentielle et permet de faire beaucoup d’économies, autant pour la logistique des traversiers que pour le transport de marchandises qui entrent et qui sortent de la région », a-t-elle affirmé.

« Le pont est une étape à pouvoir désenclaver la Côte-Nord et ses entreprises, qui ont tout intérêt à exprimer les besoins et les impacts que le service actuel de traverser occasionne sur leur pression financière », a-t-elle conclu.

« La job est faite »

Marc Gilbert, le président de la Société du pont sur le Saguenay, a fait état d’une rencontre avec le groupe Pont Estuaire/Fjord du Saguenay qui a lui a permis d’exposer tous les arguments qu’il avait. « Selon moi, nous avons eu une très bonne écoute », a-t-il déclaré.

« Le gouvernement avait fait des promesses lors de la construction des deux nouveaux traversiers : une meilleure capacité et une baisse des coûts d’opération. Dans les faits, le rapport annuel de gestion confirme qu’entre 2016 et 2021 il y a une augmentation des coûts de 188 % par traversier », a-t-il fait savoir.

« En 2021-2022 la STQ prévoyait 37 704 traversées et dans les faits 4 411 ont été annulées, ce qui donne un taux de réalisation de 88,8 % sur un objectif de 95,5 %. Ce qui fait que les vieux bateaux étaient plus fiables », a-t-il tranché.

Pour Marc Gilbert : « Tous les arguments sont là, et la job est faite ».

Favoriser les initiatives

Guillaume Tremblay n’est pas peu fier des réalisations de la Coalition Union 138 depuis sa création. « En se promenant le long de la 138, on voit de plus en plus de pancartes. C’est ce genre d’initiatives que l’on souhaite avoir », a-t-il observé.

« Nos actions sont toujours dans le but d’avoir une visibilité pour le projet. Il y a toutes sortes de rencontres entre le gouvernement et les communautés innues et il faut ajouter à ces discussions l’enjeu du pont », a-t-il rappelé.

« De cette façon, quand la ministre Kateri Champagne Jourdain va s’asseoir au conseil des ministres pour parler du pont, ils n’auront pas les yeux comme un chevreuil sur l’autoroute 20 », a-t-il conclu avec humour.

Rappelons qu’une étude socio-économique portant sur les répercussions économiques de la construction d’un pont en actuellement en voie d’être réalisée pour les secteurs de Tadoussac, Baie-Ste-Catherine et Sacré-Cœur, et ses résultats seront connus en 2023.

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