Les nichoirs de l’entraide

Par Michel-Paul Côté 4:05 PM - 3 mai 2023
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Des élèves impliqués dans le projet. Photo courtoisie

Dans le merveilleux monde de Charlevoix, il était une fois… C’est souvent ainsi que débute le récit des belles histoires. J’en ai une très belle à vous raconter cette semaine, et nous en sommes tous les personnages.

Il y a plus de deux ans, la Société d’Horticulture et d’Écologie de Charlevoix (SHEC) ajoutait le volet ornithologique à ses activités et devenait un club reconnu et affilié à l’organisme Québec Oiseaux. Rapidement, certains projets concernant les oiseaux ont pris forme.

Un de ces projets concerne le retour du merlebleu et la création d’un circuit de nichoirs sur tout le territoire s’étendant de Petite-Rivière-Saint-François jusqu’à Baie Sainte-Catherine. Ces nichoirs adressent un problème de pénurie de logement chez nos hirondelles bicolores et les merlebleus. L’objectif : bâtir et installer de 100 à 150 nichoirs par année pendant 5 ans.

Pour réaliser cet ambitieux projet, la SHEC avait besoin de partenaires. C’est ici que la belle histoire débute.

Un conseiller pédagogique du nom de Junior Carrier a répondu avec enthousiasme à une demande adressée au Centre de services scolaire. Je me souviens de sa réponse : « Vous êtes tellement tombé sur le bon gars pour ça! » Et il avait raison. Rapidement, il contacta Natacha Boulianne, professeure à la polyvalente de Baie Saint-Paul. Elle enseigne à une classe débordante d’énergie, qui a accès à un atelier de menuiserie à la fine pointe de la technologie. Oui, ses étudiants sont intéressés à bâtir 150 nichoirs.

Mais pour bâtir, ça prend du bois. C’est ici que M. Gilles Jean entre en scène. Son groupe, le groupe Gilles Jean, accepte généreusement de devenir le principal commanditaire du projet.

Mais où installer ces nichoirs? Les lecteurs de cette chronique connaissent mon admiration pour le parc du Parcours des Berges de la municipalité de Clermont. Au niveau accès, richesse ornithologique, variété de milieux, c’est un des meilleurs endroits de Charlevoix pour observer une grande variété d’oiseaux.

Après quelques rencontres avec la directrice générale de la Ville, France d’Amour, puis avec le maire Luc Cauchon et ses conseillers, le conseil de ville a accepté de soutenir un projet et d’adapter le parcours des Berges pour en faire une destination de choix pour l’observation des oiseaux.

Ce printemps, 50 nichoirs seront installés le long des sentiers du parc, de même qu’une plate-forme temporaire d’observation qui permettra d’admirer et de photographier les oiseaux sur un des bassins. Il s’agit d’un projet de développement qui s’échelonnera sur plusieurs années.

Mais comment faire pour intéresser les jeunes de Clermont aux oiseaux? Junior, notre infatigable conseiller pédagogique, me met en contact avec Ariane Roberge et Alysone Bouchard, les deux professeures de 6e année de l’école primaire de Clermont. Après avoir rencontré leurs 46 étudiants, ces derniers ont accepté sans aucune hésitation d’assembler et de personnaliser les nichoirs qui seront installés au parc des Berges, situé à deux pas de l’école.

Pendant ce temps, Nancy Boies, éducatrice spécialisée œuvrant dans le réseau des résidences pour aînés dans Charlevoix-Est, me contacte pour savoir si certains aînés pourraient également assembler des nichoirs. Cela peut représenter pour certains d’entre eux un loisir intéressant, qui contribue à les garder actifs.

Bien sûr, nous pouvons même installer certains nichoirs près des résidences afin d’agrémenter le quotidien de l’ensemble des résidents. Rapidement, sa collègue Sylvie Leblond, responsable pour Charlevoix, se joint au projet.

En apprenant que les « amis » du primaire ainsi que les « grand-parents » des résidences assembleront des nichoirs, nos constructeurs de nichoirs de la polyvalente offrent de rencontrer les élèves du primaire de Clermont pour leur montrer comment assembler. Et tous les étudiants souhaitent rencontrer les aînés afin de les guider dans les premiers assemblages.

Difficile de trouver mieux comme échanges intergénérationnels, et comme projet de société axé vers la préservation de la nature.

La SHEC souhaite élargir le réseau de nichoirs par l’implication d’autres écoles et municipalités de Charlevoix. Avis aux intéressés!!! (mes coordonnées courriel sont au bas de cette chronique)

Dans les prochaines semaines, il y aura du mouvement au parc du Parcours des Berges. On y installera 50 poteaux pour recevoir les nichoirs, on refait une partie de l’asphalte, une petite plate-forme d’observation fera son apparition en attendant une vraie tour d’observation.

Le tout devrait être officiellement inauguré au début juin, alors que les jeunes, les élus, le commanditaire et les observateurs d’oiseaux se rencontreront au parc. Nul doute que seront également présents des hirondelles bicolores et des merlebleus… C’est un rendez-vous.

La SHEC à l’œuvre

La Société d’Horticulture, d’Ornithologie et d’Écologie de Charlevoix existe depuis 25 ans. Depuis maintenant deux ans, le volet ornithologique prend une certaine place et attire de nouveaux membres. La Société chapeaute différents projets tels que celui décrit dans cette chronique.

De plus, elle organise de nombreuses sorties, tout au cours de l’année, qui permettent d’observer les oiseaux un peu partout sur le territoire de Charlevoix. Des visites sont aussi offertes afin de rencontrer des entrepreneurs de la région qui développent des produits reliés à l’horticulture.

On visite régulièrement des jardins privés qui nous émerveillent à chaque fois. Des conférences sont offertes tout au cours de l’année sur les oiseaux et les fleurs. Sans parler de l’épluchette de blé d’Inde du mois de septembre!!!

Dernièrement, la SHEC a développé un volet de formation sur l’observation des oiseaux. Des cours d’initiation sont donnés, de même que des cours plus avancés d’identification. D’ailleurs, la municipalité de Clermont a offert l’utilisation du pavillon d’accueil du parc des Berges afin d’y donner des cours pendant tout l’été 2023. Les travaux de réfection du pavillon sont déjà en cours.

Ici encore, la grande générosité du groupe Gilles Jean permet à la SHEC de s’équiper du matériel optique et didactique requis pour donner les cours aux enfants autant qu’aux adultes.

La SHEC est un lieu de rencontre, un milieu d’échange, un contributeur au bien-être écologique de Charlevoix. C’est également un milieu social qui permet aux nouveaux arrivants de faire d’intéressantes connaissances.

Nous invitons la population de Charlevoix à devenir membre de la Société. C’est grâce à votre membership (25 $ individuel, 40 $ pour un couple) que nous pouvons réaliser des projets tels que celui des nichoirs. Même si vous ne participez pas aux sorties sur le terrain, votre support est plus que bienvenu, et vous apprécierez les conférences et les événements sociaux.Nous avons également besoin de membres bénévoles qui nous aideront à faire le recensement annuel des nichoirs dans leur localité. Si vous êtes intéressés à rencontrer des gens sympathiques, si vous avez un intérêt pour les fleurs et/ou les oiseaux, si vous êtes une personne apte et disponible à donner des cours ou à guider des sorties, la SHEC vous attend.

On joint la société via son site www.shecharlevoix.com, en choisissant l’onglet Devenir Membre, ou en me contactant au oiseauxcharlevoix@gmail.com.

Au plaisir de vous rencontrer. 

150 nichoirs ont été assemblés par les élèves. Photo courtoisie

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