Tadoussac veut se faire entendre
Tadoussac désire être consulté davantage pour la réalisation finale de l’étude socio-économique, dont les résultats seront connus prochainement. Photo archives
Le 14 février, le conseil municipal de Tadoussac a adopté une résolution visant à se faire entendre auprès du gouvernement provincial dans le dossier du pont sur le Saguenay. La demande, qui s’adresse directement au premier ministre François Legault et ses ministres concernés dans le dossier, souhaite que la réalité de Tadoussac soit bien connue avant l’enclenchement de potentielles démarches.
Il faut d’abord savoir que deux études qui concernent la potentielle construction d’un pont sur la rivière Saguenay sont présentement en cours, dont les résultats sont attendus cette année. L’étude socio-économique a pour but d’identifier les répercussions de la construction d’un pont sur les emplois et la vitalité socio-économique des villages de Sacré-Cœur, Tadoussac et Baie-Ste-Catherine.
Le conseil municipal espère que la municipalité sera davantage impliquée dans cette étude, quitte à faire l’objet d’une étude supplémentaire.
« C’est un canal de communication que nous envoyons directement au bureau du premier ministre. On lui demande de nous écouter en lui disant que nous ne sommes pour ou contre le dossier de la construction d’un pont, mais que nous voulons être consultés », déclare le conseiller Dany Tremblay lors de la réunion.
Étude sur étude
« Ce qui est important de comprendre, c’est que ce genre d’étude est réalisée de manière globale à partir de données que le groupe détient. Ce que l’on déplore, c’est que tout le monde des affaires présent à Tadoussac n’est pas directement consulté », précise Chantale Otis, directrice générale de la municipalité, lors de la séance du conseil municipal.
« Alors, comment bien évaluer quels seront les impacts socio-économiques sur la municipalité de Tadoussac s’il y a un pont? », se demande-t-elle. « Nous voulons qu’ils viennent voir la réalité à Tadoussac, et constater les risques que ça pourrait engendrer », conclut-elle.
La dernière étude socio-économique remonte à 2009, et ne comprend que quelques maigres paragraphes sur le type de commerces présents à Tadoussac ainsi qu’une estimation du chiffre d’affaires global des établissements d’hébergement de Baie-Ste-Catherine et Tadoussac combinés.
Inquiétude
L’achalandage des dix dernières années, comptabilisé par Tourisme Côte-Nord, se stabilise autour de 90 000 visiteurs excluant les années de pandémie de COVID-19. C’est le bureau d’accueil de Tadoussac qui est le plus fréquenté, et qui compte la plus grande proportion de clientèle hors Québec.
Le milieu des affaires de Tadoussac redoute qu’un contournement routier excluant le village du tracé de l’autoroute 138 nuise à l’achalandage. Les statistiques récoltées par Tourisme Côte-Nord démontrent une baisse d’achalandage au bureau touristique de Longue-Rive après le contournement de l’autoroute.
Un potentiel contournement soulève également la problématique de l’entretien de l’ancienne route 138, qui devra selon Richard Therrien être assumé par la municipalité qui ne dispose ni de la machinerie ni du personnel adéquat pour le réaliser.
En plus de recevoir les motoneiges durant la saison hivernale, plusieurs commerces dont des hôtels et des restaurants sont situés à même la route 138.
« Ce sont tous des commerçants qui auront à prendre une décision dans l’avenir, car il y a bon nombre de passants qui arrêtent dans le village pour manger, admirer le paysage ou mettre de l’essence dans leur voiture. Je pense que nous allons les perdre en grosse majorité », prédit le maire de Tadoussac.
Vision périphérique
La Coalition Union 138 lutte pour que le dossier de la construction d’un pont sur la rivière Saguenay ne passe pas inaperçu aux yeux des élus provinciaux, et multiplie les actions en ce sens depuis les dernières années.
Le comité de liaison compte 15 personnes et entités politiques clés qui y siègent pour donner un souffle continu au projet. « Nous suivions l’étude socio-économique en cours de près, car elle va mesurer les préoccupations et les impacts, particulièrement sur les communautés de Tadoussac et de Baie-Ste-Catherine », signale Guillaume Tremblay, porte-parole de la coalition.
« Le maire de Tadoussac fait partie du comité de liaison, justement pour amener les préoccupations des citoyens et citoyennes de Tadoussac. C’est l’endroit parfait pour se faire entendre », révèle le porte-parole.
« La firme retenue consulte la population, différentes organisations, commerces et autres groupes pour mesurer les impacts reliés à la construction d’un pont. Est-ce pertinent de rajouter une autre étude? En considérant le travail en cours, je ne crois pas », conclut-il.
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