L’hiver québécois en quelques expressions

Par Marie-Eve Poulin 6:00 AM - 10 février 2023
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Photo: iStock

L’hiver est maintenant bien installé dans la région. Avec lui vient le froid, la neige et des expressions parfois étranges, voire vulgaires pour commenter cette météo. Mais d’où viennent-elles et que veulent-elles dire ? Sur une note humoristique, testons vos connaissances !

Le classique « Y fa frette »

Dans le dictionnaire Larousse, le mot frette s’écrit fret et est classé comme étant un adjectif. Ce mot signifie froid en québécois. Frette désigne un froid encore plus froid, un niveau supérieur où la sensation devient désagréable et oblige à se couvrir plus qu’à l’habitude.

L’origine de cette expression n’est pas définie. Le lexique Je parle québécois croit qu’elle viendrait du vieux français « freid », mot latin transformé en « froid » en français. Wiktionary ajoute que « freid leu » signifie dépourvu de chaleur.

Mais, si nous analysons un peu le tout, le mot « frette » est par définition une armature métallique. Nous savons tous ce qui arrive si quelqu’un colle sa langue sur un morceau d’acier très froid… Eau chaude requise, ça presse ! Bref, c’est peut-être une manière de signifier qu’il fait froid à ce point.

« C’est pas chaud pour la pompe à l’eau 

Cette expression aurait plusieurs origines et signifie qu’il fait froid.

Premièrement, on peut se référer au système de pompage d’eau qui pouvait geler lors des grands froids.
Deuxièmement, certains pensent que l’expression fait référence au système de pompe à eau dans les voitures anciennes, qui pouvait aussi geler par temps froid.

Dernière option, et non la moindre, on ferait référence ici à l’organe masculin. Le rétrécissement de cette partie de l’anatomie masculine, causé par une diminution du flux sanguin en réaction à la température extérieure froide, viendrait expliquer cette théorie. À cette définition, on peut aussi ajouter les expressions plutôt vulgaires « On se les gèle » ou « se geler le cul ».

Aux expressions ci-dessus, peut s’ajouter un juron. Celui-ci peut signifier l’intensité significative de la situation, ou tout simplement, démontrer que l’interlocuteur n’apprécie pas particulièrement cette météo.

« Attache ta tuque avec de la broche »

Si quelqu’un vous dit cette expression, c’est pour vous aviser qu’il vente très fort, ou vous prévenir face à l’intensité des intempéries, ou d’une situation qui risque d’être mouvementée.

Nous n’avons pas trouvé l’origine de cette expression, mais nous espérons que la personne qui l’a inventé a retrouvé sa tuque…

« Avoir la guédille au nez »

À ne pas confondre avec le délicieux sandwich ! L’expression signifie avoir le nez qui coule. Ce moment où la goutte perchée sur le bout de votre nez menace de tomber à tout moment. La recherche d’un mouchoir devient d’une priorité absolue.

Le mot pourrait être un dérivé de « gredille » un synonyme de laitue vivace. La plante verte au feuillage étrange s’apparente drôlement aux sécrétions nasales qui pendent au bout du nez.

« On ne voit ni ciel ni terre »

Cette phrase est utilisée pour décrire une visibilité grandement réduite, voire nulle.

« Attraper son coup de mort »

Habituellement, on utilise cette phrase en guise d’avertissement du genre : « habille-toi chaudement pour ne pas attraper ton coup de mort ». Cela veut dire de bien s’habiller pour ne pas attraper froid et tomber malade.

« Enfiler des pelures »

Comme le principe des pelures d’oignon, cela signifie de mettre plusieurs couches de vêtements pour se protéger du froid et pouvoir s’ajuster aux changements de température au cours de la journée.

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