Miracle à Saint-Urbain

Ma famille et moi avons décidé de venir nous établir dans Charlevoix il y a un an. C’était un choix de cœur. Nous n’y avions ni parenté ni emploi. Nous savions que de déménager dans une nouvelle région comporterait son lot de défis.

Comme pour bien d’autres nouveaux arrivants, celui de chercher un logement en était un de taille. Et les semaines durant lesquelles nous avons bien failli ne pas en trouver ont été parmi les plus angoissantes de notre vie.

Après 13 ans sur la Côte-de-Beaupré, mon épouse et moi avons mis notre maison en vente au début de l’automne 2021. Puis nous avons commencé à prospecter plusieurs endroits dans Charlevoix. Un petit village paisible au cœur des montagnes, nommé Saint-Urbain, a finalement charmé chaque membre de la famille.

L’idéal pour nous aurait été d’acheter directement une maison. Nous faisons finalement affaire avec une agente pour la recherche, mais il y a peu de choix. Nous en repérons une qui a un certain potentiel, mais qui nécessite beaucoup de travaux. Nous faisons quand même une offre.

Entre-temps, la vente de notre première maison se confirme. Nous devrons déménager le 22 décembre.

Finalement nos démarches pour acheter la maison de Saint-Urbain tombent à l’eau. Nous avons perdu plusieurs semaines, nous sommes découragés. Mais ce n’est pas le pire… Nous sommes fin novembre. Nous devons déménager d’ici trois semaines et nous n’avons nulle part où aller!

Même si nous cherchions une maison, nous avions tout de même regardé les possibilités de locations en parallèle. De semaine en semaine, nous avons épluché kijiji, Marketplace et les groupes Facebook de location dans Charlevoix. Il y a bien plus de demandes que d’offres. Le choix est minime pour une famille de cinq, et inexistant à Saint-Urbain.

Début décembre, notre agente nous met gentiment en contact avec un propriétaire de plusieurs logements. Il n’a rien pour nous malheureusement. Puis il se rappelle soudain avoir déménagé le père d’un ami il y a peu, qui vivait en appartement.

Il nous met donc en contact avec la propriétaire du logement. Il est bien disponible, mais elle prévoyait y faire un gros ménage et des travaux en janvier. Nous insistons pour le voir. C’est notre seule chance.

Nous le visitons donc le 5 décembre. C’est petit pour nous et ça nécessite effectivement un bon nettoyage et coup de peinture. Mais nous décidons quand même de le prendre.

Les deux semaines qui suivent sont plus qu’intenses, entre les travaux dans l’appartement, la préparation du déménagement, nos travails respectifs et la fin des classes pour les enfants.

En arrivant à Saint-Urbain le 22, nous sommes tellement épuisés et submergés de boîtes que nous ne sommes même pas sûrs de fêter Noël! Mais après avoir défait la plupart de nos boîtes, acheté un sapin et un bon repas, nous fêtons finalement le réveillon du 24 dignement. Ouf!

Pour être bien honnête, je ne crois pas aux interventions divines. Pourtant, un an plus tard, je me demande si notre arrivée à Saint-Urbain ne relève pas d’un authentique miracle de Noël.

Tout le monde le sait, la pénurie de logement est un problème criant dans Charlevoix, une région qui se veut accueillante, mais qui peine à accueillir concrètement. Le problème était déjà soulevé il y a un an. On ne peut pas vraiment dire que la situation se soit améliorée depuis. Et il est difficile de croire qu’elle se règle dans un avenir proche.

Alors à tous ceux qui vivent ou ont vécu une situation semblable à la mienne, qui ne trouvent pas de logement ou espèrent en trouver un meilleur, je vous souhaite très sincèrement un petit miracle de Noël.