Pas toujours facile de partager la route

Par Lisianne Tremblay 5:00 AM - 8 juin 2022
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Gratien Lessard considère que la plupart des usagers, qui comme lui, utilisent un quadriporteurs, ont des comportements adéquats. Photo Dave Kidd

Avec le beau temps, tout le monde a envie de sortir dehors. Les personnes qui utilisent les triporteurs et quadriporteurs aussi. La cohabitation avec ces petits véhicules n’est pas toujours facile, en particulier à Baie-Saint-Paul.

De plus en plus de personnes âgées ou handicapées utilisent ce moyen de transport en raison de leur perte de mobilité.
Bien qu’elles soient tenues de respecter le code de la sécurité routière, certaines ne le font pas.


« Ils sont partout, dans les sentiers, sur la piste cyclable et au parc du Gouffre. On voudrait qu’il y ait plus d’entraide et de collaboration. Souvent, ils arrivent vite et c’est nous (les coureurs), qui devons nous tasser. Ils ne portent pas de casque non plus alors qu’ils sont sur les chemins publics. Est-ce que c’est sécuritaire? », se questionne l’entraîneuse Lyne Blais, qui dispense ses cours en plein air.


Le kinésiologue Alexandre Henry n’a pour sa part pas constaté de comportements problématiques lorsqu’il fait ses cours de groupe sur la piste cyclable.


« Certains véhicules ressemblent d’ailleurs plus à de petites voitures qu’à des triporteurs ou quadriporteurs. Je ne sais pas ce qui en est pour la législation à ce sujet, mais est-ce vraiment le bon endroit pour utiliser ce type de véhicule? En fait, tout est une question de courtoisie. Lorsqu’ils ralentissent à notre approche, ce que beaucoup font, la cohabitation se passe bien. »


«Jamais eu de problème»
Gratien Lessard possède quatre quadriporteurs. «Trois en Floride et un ici », précise-t-il.
Un accident de moto a considérablement réduit la motricité d’une de ses jambes. Il se déplace avec ce type d’appareil depuis sept ou huit ans.


« Les automobilistes sont tolérants. Je n’ai jamais eu de problème. Je ne me déplace pas plus vite qu’un marcheur », ajoute l’homme qui ne souhaite pas que le gouvernement impose des normes strictes.


Le journal l’a informé que la Sûreté du Québec préparait une campagne de sensibilisation. « Si ça devient trop sévère, les gens ne sortiront plus. Déjà que l’hiver, ils ne sortent pas », fait-il observer.


Il admet que certains peuvent commettre des excès. « Il y a toutes sortes de gens», mais lui préfère rouler où c’est permis.


Règlementation floue
Sylvie Breton, directrice de l’Association des personnes handicapées de Charlevoix, indique que «la règlementation est floue ».


« Nous avons organisé des formations avec la Sûreté du Québec et les agents n’étaient pas toujours capables de répondre aux questions des gens. Certaines personnes ne sont pas prudentes. Ce n’est pas toujours évident de cohabiter et de partager la route. La SQ pourrait être plus présente», indique-t-elle. Certains usagers reçoivent une formation.

«Lorsque le triporteur est fourni par la RAMQ, les gens ont accès à un entraînement avec un ergothérapeute, sauf que ce n’est pas tout le monde qui suit ses conseils», déplore-t-elle.


Quant aux policiers, ils ne croulent pas sous les plaintes relatives au comportement de certains usagers, ce qui ne veut pas dire qu’ils n’ont pas eu vent de certaines situations concernant des tripoteurs et quadriporteurs.
Au poste de la Sûreté du Québec de la MRC de Charlevoix, on travaille à orchestrer une campagne d’information à l’intention des utilisateurs.


« Les règles seront expliquées », confie la porte-parole de la SQ, Hélène St-Pierre ajoutant « qu’aucun incident digne de mention n’a été rapporté. On n’a pas reçu de plainte », termine-t-elle.


La campagne d’information sera menée par les deux cadets de la Sûreté du Québec. Le moment de son déploiement n’est pas précisé.

Quelques règles émises par le ministère des Transports

Les règles de circulation relatives aux aides à la mobilité motorisées (AMM) sont en vigueur sur les chemins publics, les chemins privés ouverts à la circulation publique des véhicules routiers, les terrains des centres commerciaux et les autres terrains où le public est autorisé à circuler

  • Sauf exception, une personne utilisant une AMM doit suivre les règles encadrant la circulation des piétons et des cyclistes lorsqu’elle se trouve sur une voie cyclable, une chaussée ou un accotement
  • Le non-respect des règles par une personne qui utilise une AMM la rend passible d’une amende en vertu du Code de la sécurité routière.


Avec la collaboration de Dave Kidd

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