Océane Aqua-Black: une superstar du drag… de Charlevoix!

Par Karine Dufour-Cauchon 4:17 PM - 4 janvier 2022
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Thierry, avant et après sa transformation en Océane. Le Baie-Saint-Paulois est une référence dans le milieu des drag queens au Québec, et maintenant au Canada! Courtoisie

Un Baie-Saint-Paulois brille sur la scène drag pancanadienne. Océane Aqua-Black, alias Thierry Simard, raconte ses débuts dans l’industrie de la personnification et comment il en est venu à partir à la conquête du Canada, des États-Unis, et bientôt de l’Asie.

Ceux qui sont déjà allés passer du bon temps au cabaret le Drag de Québec ou qui ont écouté la populaire émission Rupaul’s Drag Race, édition canadienne, reconnaîtront le look
singulier d’Océane Aqua-Black . 

Celui qui se cache derrière la colorée Océane, Thierry Simard, prend  un temps d’arrêt entre deux spectacles de tournée pour renouer avec ses racines charlevoisiennes. Il s’est entretenu avec Le Charlevoisien.

Le Baie-Saint-Paulois, aujourd’hui âgé de 37 ans, vit de sa passion : l’art du drag. Quand la nuit tombe, il se transforme en son alter ego féminin. De la danse, du lyp sinc, et beaucoup de répartie sont à l’honneur lors de ses soirées au réputé bar de Québec. C’est à cet endroit que son amour pour cet art peu commun a commencé.

«J’étudiais en tourisme à Québec. Je sortais à ce bar-là, et on m’a dit que je devrais essayer cela,  faire un show. Je n’avais jamais pensé à cela. Je l’ai essayé, pour le fun, entre amis. Ce que je pensais qui allait être une farce s’est transformé en succès. La semaine d’après, ils m’ont demandé de revenir, et là ça fait 18 ans que je fais cela», raconte-t-il.

À un spectacle de drag, on peut réellement décrocher du quotidien, fait valoir celui qui donne des prestations depuis 18 ans déjà. M7 Decibels.

Il avait toujours eu un côté artistique et l’art de la scène drag est venu le combler. Son nom de drag queen, Océane, est en référence au fameux bar de La Malbaie où il a participé à de nombreuses soirées arrosées. Aqua est son élément, et black, sa couleur de peau, qu’il habite fièrement.

Les mœurs et les outils sont très différents d’à ses débuts. La culture drag a gagné en visibilité chez le grand
public et Internet est une mine d’or.

«Ma génération, on a appris tout ce que l’on sait en s’entraidant, en faisant des essais et des erreurs. Aujourd’hui, il y a tellement de tutoriels et de vidéos pour nous guider», raconte Thierry.

«Le drag, c’est vraiment une façon pour moi d’exprimer mon art. Ce n’est pas
que je tenais absolument à m’habiller en femme. Je voulais juste m’exprimer et créer, et c’est vraiment cet art qui est venu me chercher.

Thierry, avant et après sa transformation en Océane. Le Baie-Saint-Paulois est une référence dans le milieu des drag queens au Québec, et maintenant au Canada! Courtoisie

En temps «normal sans pandémie», à quoi peut-on s’attendre d’un spectacle de drag queen?

«C’est vraiment un show que l’on donne. Quelqu’un qui vient voir un spectacle de drag queen, il doit s’attendre à de la folie. C’est un mélange de show d’humour et de divertissement. Si
quelqu’un veut décrocher, oublier sa semaine et voir un show abordable, c’est vraiment l’idéal», complète le Charlevoisien.

«Le milieu de la drag n’est plus ce qu’il était. Aujourd’hui, je vois des personnes âgées venir à mes shows. Aussi, dans mon temps, jamais on aurait pensé qu’une drag queen allait venir animer notre bal des finissants. Aujourd’hui, on est rendu là, on est plus ouvert, et c’est un grand avancement.»

— Thierry, alias Océane

Sous les projecteurs de Canada’s Drag Race

(KDC) Océane Aqua-Black est à un point tournant de sa carrière. Sa participation à la deuxième saison de Canada’s Drag Race l’a mise sous les projecteurs de la scène drag à l’international. 

Le look d’Océane lors de la finale de Canada’s Drag Race, qui s’est déroulée en décembre 2021. Courtoisie

La compétition sélectionne 12 drag queens qui s’affrontent dans diverses épreuves : costumes, danse, lyp sync et
une foule d’autres talents que doivent posséder la «Canada’s Drag Superstar». Attention, divulgâcheur :  Océane a été
éliminée au deuxième épisode. Néanmoins, Océane Aqua Black et son écho masculin Thierry sont transformés à jamais.

«J’ai adoré cela. Depuis, j’ai des tournées, des spectacles de bookés, je peux faire cela à temps plein. Avant, j’avais des shows locaux, des bals de finissants… J’en fais encore, mais j’ai beaucoup de travail avec les tournées canadiennes,
américaines et même asiatiques dans l’avenir», raconte-t-il.

La compétition télévisuelle, qui a pris naissance aux États-Unis, développe plusieurs branches locales tout autour du monde. Par contre, Thierry apporte une nuance à ceux qui appelleraient la compétition de la Drag Queen Rupaul «les Olympiques de la Drag».

«Il faut savoir que oui, c’est une compétition, mais avant tout, c’est un show télévisé. Il y a du «dama», des épreuves qui sont plus ou moins en lien avec le métier de drag, comme du vrai chant. Oui, c’est des olympiques, mais il faut garder dans l’optique que c’est un show télévisé. Ça ne reflète pas la
réalité de l’industrie », nuance-t-il finalement.

Avec la compétition, il s’est découvert un talent en écriture de chansons. Il sortira un premier single prochainement.

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