En attente d’une chirurgie…

Par Lisianne Tremblay 2:00 PM - 29 Décembre 2021
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De nombreux Charlevoisiens sont en attente d’une chirurgie, dont mes parents, Lisette et Rosaire.

J’ai écrit plusieurs articles dans la dernière année sur la santé et la pandémie de COVID-19. Je ne m’attendais pas à me retrouver dans la même situation que plusieurs familles charlevoisiennes. C’est cependant ce qui est arrivé puisque mes parents sont, à leur tour, en attente d’une chirurgie…

La pandémie a le dos large et a entraîné sur son passage un délestage important avec 150 302 personnes en attente d’une chirurgie dans la province.


D’ici mars 2023, le gouvernement du Québec espère réduire ce chiffre à 100 000, en augmentant le nombre de chirurgies par mois.


Il va quand même en rester 100 000…


C’est beaucoup de monde.


Je suis particulièrement sensible à la frustration que les personnes peuvent vivre durant ces nombreux mois d’attente. Les statistiques parlent d’elles-mêmes.


Mes parents ont passé de nombreux tests et examens avant d’être rendus à cette étape plus critique.
Dans le cas de ma mère, la chirurgie devait se faire rapidement et cela fait déjà plus de deux mois qu’elle attend.


La situation n’est pas la même pour mon père qui a dû subir de nombreux tests avant d’obtenir un diagnostic.


Ce qui me dérange le plus, c’est la perte de la qualité de vie qu’ils subissent durant cette période d’attente.


On demeure chanceux dans Charlevoix puisqu’il y a actuellement 144 chirurgies en attente à l’Hôpital de La Malbaie et 142 à l’Hôpital de Baie-Saint-Paul pour un total de 286. Selon le CIUSSS de la Capitale-Nationale, ces interventions seront réalisées à l’intérieur du délai de six mois.


Au sein de notre région administrative, 3 % des patients attendent leur chirurgie depuis plus d’un an, alors que cette proportion monte à 12 % pour l’ensemble de la province.


Ces statistiques sont plus encourageantes que celles ailleurs au Québec. Toutefois, le taux d’activités chirurgicales moyen se situe depuis plusieurs mois autour de 85 % à 90 % selon le ministère de la Santé et des Services sociaux.


Dans un article publié par Radio-Canada le 1er décembre, on apprenait que 19 000 patients sont sur la liste d’attente depuis plus d’un an et que le taux des chirurgies


Le Dr Serge Legault, vice-président à la Fédération des médecins spécialistes du Québec, n’a jamais vu ça en 30 ans de métier. Il considère qu’on devra envisager d’autres solutions comme déplacer des patients vers d’autres régions, ce qui permettrait d’accélérer la cadence.


Il faudra effectivement sortir de la boîte, comme on dit, pour en faire plus. Encore là cela dépendra de la situation épidémiologique qu’on aura en janvier avec le variant Omicron, qui fait déjà des ravages.


Je suis assez d’accord avec les décisions prises par le premier ministre du Québec François Legault depuis le début de la pandémie.


Cependant je crois qu’on a trop gardé notre «focus » sur le virus de la COVID-19 et qu’on n’a pas agi suffisamment pour rouvrir les salles de chirurgie plus rapidement. Les retards accumulés prendront des années à être repris. Pendant ces délais, les gens souffrent et ils n’ont pas d’autres options.


Le ministre de la Santé et des Services sociaux Christian Dubé l’a dit « Il faudra apprendre à vivre avec le virus ».
Pourquoi on ne le fait pas dès maintenant ?

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