Controversée expédition de vélo/hélico au mont des Morios: Tourisme Charlevoix veut encadrer le “produit randonnée”

Par Emelie Bernier 8:00 AM - 20 octobre 2021
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Le guide des sentiers pédestres de Charlevoix propose de nombreuses randonnées sur tout le territoire et vise à répartir l’achalandage.

Depuis 3 ans, Tourisme Charlevoix a mis en place une table de structuration du «produit randonnée pédestre ». La récente expédition de vélo héliportée ne fait que confirmer qu’il est grand temps de baliser la pratique du plein air dans les sentiers de la région, estime le directeur de l’association touristique régionale, Mitchell Dion.

« On a une préoccupation importante pour le mont des Morios, point. Ça n’a pas à voir nécessairement avec le vélo, mais le vélo est la cerise sur le sundae », commente-t-il.

L’affluence grandissante, le camping sauvage au sommet et la détérioration d’un écosystème fragile sont des éléments à considérer. « C’est devenu une autoroute et ce n’est pas tout le monde qui a la même sensibilité par rapport au milieu », indique M. Dion.

L’ATR veut être un agent facilitant. « On se propose pour accompagner les gestionnaires de sentiers qui le désirent dans les différents défis auxquels ils font face. Est-ce qu’on pourrait installer des toilettes sèches au sommet? Avoir des patrouilleurs? Davantage de signalisation? Il faut en discuter», explique le dg.

Devant un achalandage parfois difficile à gérer, certains gestionnaires de sentiers prient Tourisme Charlevoix de cesser de faire la promotion de leur destination. «Ils nous disent d’arrêter de leur envoyer du monde. Oui, on va avoir un travail dans le futur afin de répartir l’affluence dans les sentiers», ajoute Mitchell Dion, précisant que le guide des sentiers pédestres de Charlevoix, une initiative de la table de structuration, est publié notamment dans ce but.

La cohabitation des usages est possible, selon lui, si elle est faite dans les règles de l’art. «J’apprécie que les cyclistes aient eu la considération de faire leur expédition au lever du jour, mais ça reste extrêmement dangereux de descendre des sentiers de randonnée pédestres en vélo de montagne. Il faut penser aux randonneurs, mais aussi à ceux qui ont la responsabilité d’aller vous chercher si un pépin survient. »

Si l’aventure était un «one shot deal», l’inquiétude de Mitchell Dion serait moindre, mais il craint l’effet d’entraînement. «C’est sûr que c’est beau, que c’est une belle expérience et ces belles images sur les blogues, ça donne envie à d’autres, peut-être moins expérimentés, de tenter l’aventure!»

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