Situation critique pour les paramédics de Baie-Saint-Paul, dit le syndicat

Par Dave Kidd 4:18 PM - 30 septembre 2021
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Les paramédics de Baie-Saint-Paul ont « étiré l’élastique pas mal jusqu’au bout ». Ils passent en moyenne plus de 40 h par semaine dans l’ambulance. La situation s’est exacerbée depuis le début de l’été et relance de plus belle la conversion de leur horaire de travail.

Le parallèle entre les demandes du Syndicat des paramédics de Charlevoix et celui représentant les infirmières est manifeste. Dans les deux cas, la lourdeur de la tâche finit par affecter le personnel. « On est dans un état critique », laisse tomber le président du syndicat, René Lavoie.

L’horaire de faction, jugé obsolète, prévoit qu’un ambulancier est de garde chez lui 24h24 7 jours sur 7 pendant une semaine. Les débordements sont devenus « presque quotidiens à Baie-Saint-Paul », poursuit-il le président du syndicat. Un débordement survient lorsqu’une équipe ne parvient pas à obtenir 4 heures de repos consécutif sur une période de 12 h ou encore de 8 h sur 24 h.

Le syndicat assure que le service à la population ne souffre pas encore de la situation, mais qu’il serait « très regrettable qu’un événement malheureux arrive pour faire bouger les choses », dit le président qui se croise les doigts en cette dernière année du mandat du gouvernement de la CAQ pour obtenir une annonce.

Selon un des critères élaborés par le ministère de la Santé et des Services sociaux, après 28 heures de temps clinique hebdomadaire pendant une période de temps donné un véhicule se qualifiait pour basculer d’un horaire de faction vers celui à l’heure.  

Le président du syndicat , René Lavoie, avance que la norme est maintenant de 40 à 45 h (de temps clinique) par semaine. « Les paramédics sont nettement plus sollicités qu’avant. La gang est écœurée et brulée.  On est surutilisés. Le mécontentement atteint maintenant un sommet. C’est le free for all. Tout cela fait que la période de repos de 7 jours n’est plus suffisante », soutient René Lavoie.

Les revendications des ambulanciers ne sont pas nouvelles. Ils veulent améliorer le service à la population avec des horaires de travail mieux adaptés qui élimineraient des délais d’intervention. Toutefois, « les paramédics « ont étiré l’élastique pas mal jusqu’au bout. C’est difficile de garder une bonne santé physique et mentale en conservant ce rythme-là », ajoute le représentant syndical en entrevue au journal. 

Le syndicat avance aussi que le développement de la MRC de Charlevoix augmente aussi le nombre d’appels potentiels. Le Massif de Charlevoix de Petite-Rivière-Saint-François « occupe déjà pas mal. Ce n’est pas à côté. On est toujours rendus là l’hiver. On est allés aussi régulièrement pour le vélo. C’est un enjeu à considérer surtout avec l’ouverture du Club Med en décembre », renchérit René Lavoie.

Il estime que la députée Émilie Foster « a fait ce qu’elle avait à faire ».  

C’est le ministère de la Santé et des Services sociaux qui va décider quand et quels territoires seront convertis. L’an dernier, c’est un véhicule de Cabano, au Témiscouata, qui a obtenu une conversion. Pourtant, ce véhicule était moins bien positionné que les deux de Baie-Saint-Paul en regard du taux d’utilisation de 28 h clinique. Ils occupaient 3e et 4e rang pour changer d’horaire selon des critères du ministère alors que celui du Témiscouata était 8e. La conversion des horaires au Témiscouata était une promesse de François Legault faite l’année précédente.

Le syndicat estime que la députée Émilie Foster « a fait ce qu’elle avait à faire ».  La Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec ne saute pas dans l’arène politique. « On ne peut pas aller plus vite que la machine », commente David Lemelin, directeur des communications. « C’est une priorité d’entreprise », poursuit-il.

Au bureau de la députée, on assure que « l’engagement pris en campagne de porter et faire cheminer la conversion des horaires de travail n’est pas relégué aux oubliettes. Le dossier est bien vivant», nous dit-on.

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