(VIDÉO) L’Espace Hubert Reeves dévoile ses nouvelles couleurs à 20 millions $

Par Karine Dufour-Cauchon 7:30 AM - 31 août 2021
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S’il venait à se réaliser, l’Espace Hubert Reeves se distinguerait à l’international avec son attrait vedette, un théâtre sphérique. Il est probable que le nom ne vous dise rien, puisque ce dispositif n’existe présentement qu’à un seul endroit sur la planète. Photo : capture d’écran Science Museum Gwangju

Charlevoix veut se doter du tout premier dispositif de «téléportation» d’ici la fin 2023. Les fervents défenseurs de l’Espace Hubert Reeves voient grand pour le centre d’interprétation des sciences de la Terre, avec ses technologies dignes de science-fiction.

Il n’y aura rien de trop beau pour le futur Espace Hubert Reeves de Pointe-au-Pic. Le projet, qui portait autrefois le nom de Pavillon Hubert Reeves, dévoile des plans concrets. Lors de l’assemblée générale annuelle de l’Observatoire de la géosphère de Charlevoix (OGC), les membres ont pu avoir un avant-goût du futur: l’Espace Hubert Reeves a «fait ses devoirs».

Les fiches techniques élaborées dans la dernière année dévoilent que le groupe «n’a pas l’intention d’attendre encore 10 ans» pour que ce projet passe à la réalité. Au menu: une sphère de projection seulement trouvable en Corée du Sud pour l’instant. Vidéo ici :


François Tremblay, président de l’OGC, est confiant que cette fois-ci soit « la bonne». Il arrive avec un objectif ambitieux: celui de rassembler 20 millions $ pour financer la vision de l’organisme. Tout un bond, alors qu’auparavant, des élus, dont Émilie Foster députée, avaient demandé de revoir à la baisse le projet.
Avant le remaniement, le projet était évalué à 15 millions $.

À l’époque on décrivait le «Pavillon Hubert Reeves» comme étant un centre d’interprétation des sciences de la Terre. Avec le nouveau concept de l’espace Hubert Reeves 2021, c’est toujours le cas, mais avec des outils à la fine pointe de la technologie et un concept clarifié. Voici ce qu’il faut savoir sur la nouvelle mouture du projet.

Un dôme pour se «téléporter»

S’il venait à se réaliser, l’Espace Hubert Reeves se distinguerait à l’international avec son attrait vedette, un théâtre sphérique. Il est probable que le nom ne vous dise rien, puisque ce dispositif n’existe présentement qu’à un seul endroit sur la planète. Pointe-au-Pic veut s’inspirer de la Corée du Sud pour initier les citoyens et visiteurs aux sciences de la Terre et de l’espace.

Le théâtre sphérique de Pointe-au-Pic serait un gigantesque dôme. Les visiteurs, étudiants, citoyens et chercheurs entreraient dans la pièce. Ils marcheraient sur un plancher de verre et auraient donc une vue 360 degrés sur leur environnement. À l’intérieur de la boule d’immersion, un système de projection et de «mapping» permettrait de se téléporter aux quatre coins de la planète, ou bien aux confins de l’univers. L’OGC croit en cette nouvelle réalité virtuelle accessible sans casque.

Le modèle s’inspire de celui du Musée National des Sciences de Gwangju, construit en 2017. Charlevoix veut le sien pour la fin de 2023. L’appareil aura aussi le potentiel de s’interconnecter avec d’autres installations muséales et de recherches scientifiques dans le monde. «Charlevoix, le centre du monde», rien de moins, croient L’OGC et son comité d’experts.

Seul le Musée National des Sciences de Gwangju en Corée du Sud dispose d’une telle technologie. Photo : Capture d’écran d’une vue intérieure du dôme du Gwangju Science Museum.

20 millions $: «ça passe ou ça casse»

«Vous êtes équipés pour que les fonctionnaires regardent votre document et qu’ils le lisent», a commenté la muséologue d’expérience Annette Viel, lors de l’assemblée générale. Du financement tant public que privé sera nécessaire si le projet veut voir le jour. Comment réunir 20 millions $ pour financer les ambitions de l’organisme à but non lucratif?

Dans un scénario idéal, l’Espace Hubert Reeves serait financé à 80% par du financement privé et public. 20% proviendrait de l’organisation. Des démarches sont en cours avec la fonction publique et l’organisme approchera des grandes corporations pour contribuer à ses ambitions. Le président s’est donné comme défi de confirmer 2 millions $ du domaine privé (10% du financement total) d’ici le 31 décembre 2021.

François Tremblay, ancien dg du casino de Charlevoix, a pris les rênes du projet en 2019.

La construction du bâtiment carboneutre et québécois est évaluée à 18 millions $. Deux millions $ supplémentaires sont nécessaires pour «l’opérationnalisation», indique le président François Tremblay.

«C’est un projet qui vit à l’état de projet depuis bientôt 11 ans. Il ne peut pas être un projet encore 10 ans. Ce que l’on a est drôlement solide, de par sa structure, mais aussi de sa capacité à générer de la nouveauté. On a fait la preuve de sa viabilité, on va contribuer au développement récréotouristique, comme au développement éducatif de Charlevoix et du Québec. Ce ne sera pas quelque chose de statique, mais quelque chose de vivant et qui dure dans le temps».

François Tremblay, président de l’OGC

L’Espace Hubert Reeves comprendra aussi un laboratoire de recherche, une aire d’accueil, des bureaux administratifs et un espace dédié aux Premières Nations et à leur interprétation du monde.

La « Science on a sphere »

Après avoir voyagé dans une sphère de réalité virtuelle, les groupes scolaires comme les touristes pourront assister à des conférences sur les sciences de la Terre dans une salle multi technologique. Dans une pièce sombre, toute l’attention sera portée à une sphère. Un autre système de «mapping», cette fois-ci à l’extérieur de la boule, permettra de couvrir une foule de sujets sur la planète bleue et ses fondements. L’impact météoritique qui a formé Charlevoix sera bien sûr abordé.
Cette présentation était «très importante» dans le cheminement du projet, indique le président de l’OGC François Tremblay. L’approche pédagogique s’inspire du grand vulgarisateur scientifique Hubert Reeves, reconnu pour son érudition comme pour son humanisme. La salle «science on a sphere» permettra de prendre conscience de notre place à l’échelle cosmique, indique-t-il.

Un exemple de technologie de mapping utilisée.

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