Dossier Accès au logement: un emploi et un milieu de vie… mais pas de toit sur la tête

Par Emelie Bernier 6:21 AM - 3 mars 2021
Temps de lecture :

Le Service d’accueil des nouveaux arrivants facilite l’arrivée des nouveaux citoyens charlevoisiens. La problématique du logement est cependant de plus en plus criante, comme en témoigne Matthieu Tremblay (à gauche sur la photo).

«Honnêtement, le logement est vraiment un enjeu. On le vit quotidiennement!» confie Matthieu Tremblay, du Service d’accueil des nouveaux arrivants (SANA).

L’organisme est régulièrement une porte d’entrée pour ceux qui désirent s’installer dans la région. Ils y dénichent toute l’information voulue sur les services scolaires, le logement, le travail et tutti quanti.

En janvier, M.Tremblay s’est prêté au jeu d’une analyse non exhaustive sur les réseaux sociaux en comptabilisant les demandes de logements à Baie-Saint-Paul. « J’ai recensé plus d’une vingtaine de demandes sur un seul groupe Facebook, les Amis de Baie-Saint-Paul. Ce n’est pas très scientifique, mais ça traduit quand même une réalité. L’engouement pour Charlevoix est réel», estime-t-il. La problématique est plus aiguë dans l’ouest du comté.

La pénurie de logement va de pair avec une autre pénurie, celle de la main d’œuvre. « Les employeurs recrutent de plus en plus à l’extérieur de la région. Quand ils ont trouvé, ils donnent notre nom à leurs futurs employés pour qu’on les accompagne dans leur migration. On explique qu’il faut être patient pour trouver un logement, mais surtout pro-actifs, car quand il y en a, ils s’envolent rapidement », indique Matthieu Tremblay.

À Baie-Saint-Paul, mais aussi ailleurs, la vague des AirBnB et de l’hébergement à court terme touristique n’est pas sans impact, selon lui. «Il n’y a pas un gros bassin de logements disponibles en partant et les gens préfèrent parfois les mettre en location touristique pour ne pas avoir à « dealer » avec un locataire à long terme. Oui, il y a des restrictions dans les noyaux villageois et urbains, mais est ce que les villes ont vraiment le contrôle? », questionne-t-il.

Les maisons abordables ne sont pas légion. « Ce qu’on entend, c’est qu’il y a surenchère. Les petites maisons unifamiliales abordables sont rares. Et la réalité pour les immigrants qui arrivent ou qui sont au Canada depuis peu, c’est qu’ils n’ont pas de dossier de crédit. La mise de fond est souvent trop grosse », précise l’agent de migration.

Dans ce contexte, certains hésitent, voire abandonnent. « Oui, on a eu des gens qui ont remis leur projet de déménagement à plus tard ou qui ont carrément laissé tomber. Avoir un emploi, une école pour les enfants, c’est bien, mais sans toit sur la tête, s’installer est impossible! », conclut Matthieu Tremblay.

Partager cet article