Transmission du virus: les bars gardent le contrôle

Par Karine Dufour-Cauchon 6:30 AM - 15 juillet 2020
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Vincent Leblanc, copropriétaire du bar l’Évasion, soutient que la pandémie pose tout un défi aux établissements de divertissement comme le sien, dont la vocation est de se regrouper entre amis.

Suite à des éclosions dans certains bars de la région de Montréal, la Santé publique a durci le ton et n’hésitera pas à fermer les établissements négligents s’il le faut. Les tenanciers de bars, qui veulent éviter à tout prix de fermer leurs portes à nouveau, ont vécu un premier test en fin de semaine. Le populaire bar l’Évasion de La Malbaie l’a passé haut la main.

Les nouvelles règles de la Santé publique sont entrées en vigueur le 10 juillet. Les clients doivent désormais quitter l’établissement avant 1 h du matin. Les pistes de danse sont fermées. Les clients doivent demeurer assis au même siège pour toute la durée de leur soirée. Les propriétaires limitent le nombre de personnes à 50% de la capacité légale fixée par leur permis. Les patrouilles d’agents de la Sûreté du Québec sont plus fréquentes pour s’assurer du respect des consignes.

Ces règles plus sévères n’étaient pas une surprise pour Vincent Leblanc, copropriétaire du bar l’Évasion de La Malbaie. Il soutient avoir réussi à garder le contrôle, même s’il lui a fallu « jouer à la police» à quelques moments, témoigne l’entrepreneur.

«Ça s’est bien passé, même mieux que je le pensais. Les gens ont compris vite qu’on devait fermer tôt. Pour ce qui est de la distanciation, les gens sont réceptifs. Oui, il y a encore de la sensibilisation à faire, car on le sait, les gens vont d’habitude dans les bars pour se regrouper. On fait bien sûr plus de surveillance. moi et mon associé, car c’est une tâche difficile à faire seul. On doit s’assurer que la distanciation est respectée. Oui, on peut dire que l’on fait un peu la police, même si je n’aime pas trop ce terme-là. On doit ramener quelques personnes à l’ordre. Par contre, nous avons confiance en notre clientèle, à son bon vouloir. Les gens ne s’obstinent pas. S’il y en a un qui semble récalcitrant, les clients eux-mêmes souvent lui rappellent les règles à suivre. Ce sont des habitudes à prendre», raconte M. Leblanc.

La récente crise a été l’occasion de se réinventer, soutient le tenancier de l’Évasion, ayant pignon sur la rue Saint-Étienne depuis de nombreuses années déjà. Nouveau menu resto, terrasse réaménagée, animation: le copropriétaire et son associé ont opté pour la nouveauté lors du déconfinement en juin.

«Nous avons pu ouvrir en même temps que les restaurants en raison de notre permis. Nous avons bonifié notre menu, ajouté des bières de microbrasserie également. Nous sommes reconnus comme un endroit de nuit, mais nous sommes aussi là pour les 5 à 7, les lunchs d’après-midi. On suggère d’ailleurs aux gens de prendre l’habitude de commencer la soirée plus tôt puisqu’on ferme plus tôt. »

Les propriétaires sont confiants que l’industrie du bar ne sera pas reconfinée. «On est très contents de pouvoir être ouverts. On savait que le gouvernement allait y aller pour une fermeture plus hâtive. C’est bien sûr plus facile à gérer pour les autorités et pour nous. On s’était préparé, en limitant déjà nombre de personnes dès le départ. Comme pour les autres lieux publics, les gens doivent se laver les mains, les employés portent des visières et sont protégés par des plexiglas à certains endroits. Des flèches et des « x » au sol indiquent aux gens où ils doivent se trouver, dans la mesure du possible. Nous n’acceptons plus les gens en état d’ébriété avancé, car c’est une gestion plus difficile à faire. C’est beaucoup, ces mesures, mais il faut ce qu’il faut pour accueillir nos clients. J’ai confiance en eux», conclut Vincent Leblanc.

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