La relance timide du tourisme vue par…

Par Emelie Bernier 12:59 PM - 9 juin 2020
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Noëlle-Ange Harvey, Boulangerie Bouchard de L’Isle-aux-Coudres

« À date, ce n’est la cohue. Nous ne sommes pas ouverts du lundi au mercredi. Je permets quand même aux gens qui viennent de se procurer des produits congelés, mais j’en ai eu à peine une dizaine. Nous avons plus de monde les jeudis et vendredis. »
Cette situation n’est pas facile non plus pour les employés. «Ils ont des craintes de ne pas travailler suffisamment d’heures pour être éligibles à l’assurance-emploi. Sur l’isle, il y a 50 % de travailleurs saisonniers. Nous ne savons pas quel été nous aurons. Pour le moment, je fais travailler 50 % de mon personnel, mes piliers. Les étudiants, on oublie ça avec la Prestation canadienne d’urgence. »

 

Paule Brassard, Fraîcheurs et Saveurs, Baie-Saint-Paul

« C’est sûr que c’est tranquille mais c’est toujours comme cela au début du mois de juin. Mon problème c’est que je ne peux pas mettre de table dehors. Les gens qui viennent nous voir les fins de semaine sont de Québec ou du Saguenay. Ils sont de bonne humeur et sont contents d’être là. Je n’aurais pas d’accès à une toilette avant le 24 juin, cela aussi c’est décevant pour ma clientèle. »
Mme Brassard peut compter sur la fidélité de sa clientèle locale. « J’aurais aimé que la rue St-Jean-Baptiste soit piétonnière les fins de semaine. Les gens d’ici en aurait profité et les touristes également. Cela nous aurait donné un coup de main. »

 

Stéphane Bouchard, Galerie d’art Iris

« C’est un début timide, mais c’est un début. La galerie est grande. On a fait un parcours à sens unique et on limite l’accès à la boutique à quatre personnes maximum. On sent que ça commence à bouger, que les consignes sont intégrées et nous sommes prêts.  Il  y a des gens qui louent des résidences touristiques, mais ça se répercute peu sur la rue jusqu’à maintenant.  Pendant la COVID, de mars à maintenant, on a survécu grâce aux ventes internet. C’est une fraction de ce qu’on vend d’habitude, mais une bonne fraction. Les gens qui ont perdu leur emploi ou de l’argent à la bourse, par exemple, ils vont couper dans les oeuvres d’art, parce que ce n’est pas un produit essentiel, mais le marché de l’art n’est pas tombé à plat. L’art est un produit générateur de bonheur, comme les piscines, les spas… J’ai vu des ventes un peu plus impulsives sur internet. Le transfert du budget de voyage amène certaines personnes vers les arts. On sent que les gens qui n’ont pas perdu leur emploi, qui continuent de travailler, dépensent plus facilement. On développe un nouveau modèle d’affaires grâce à la pandémie, même si c’est un défi ! Sérieusement, il y a des choses pour lesquelles je ne reviendrai pas en arrière. »

 

Marc Desgagnés, Galerie du Sport, Baie-Saint-Paul

«C’est tranquille. Quand on a rouvert, après 5 semaines de fermeture, le « local » est venu et on l’a apprécié. On a un peu de tourisme de Québec et on voit que les propriétaires de maisons de location commencent à venir faire leur tour. À cette date-ci normalement, j’ai des Européens, mais ils n’arriveront pas cette année… En ce qui a trait aux mesures sanitaires, il faut se protéger et que le client se sente sécure. Desfois, c’est trop sévère, desfois pas suffisamment, il faut trouver le juste milieu. Il faut aussi se protéger contre ceux qui ne croient pas à la COVID. Ça va reprendre, on a confiance.»

 

Marc Asselin, Restaurant Café Chez nous, La Malbaie

« On s’est converti en comptoir pour emporter en attendant de pouvoir rouvrir la salle à manger et ça va bien. Le « take out » fonctionne et nous sommes prêts à accueillir les gens en salle. On a aussi restructurer l’offre culinaire et un comptoir de produits régionaux verra bientôt le jour dans une cabane adjacente au Café. Il y aura selon moi un roulement normal, mais on s’attend à avoir davantage de gens du Québec que de l’international. Peut-être aurons-nous moins d’Américains au mois d’août ? Une chose est sûre, c’est que lorsque le casino sera en opération, on retrouvera un achalandage normal.»

Marie-Hélène Haché, Boutique Twist, Baie-Saint-Paul

«On vient tout juste de rouvrir et les touristes sont rares, mais on voit que les gens du coin ont l’intérêt de vouloir acheter local, ils sont sensibles! Ils ont envie de reprendre une vie normale, on dirait. Je suis confiante. On doit surfer la vague! Je souhaite que les gens aient le goût de sortir de leur petit patelin, de changer d’air et qu’ils viennent nous visiter! »

Christelle Manseau, Camping du Gouffre

« Nous avons beaucoup de réservations qui se sont ajoutées. Les gens doivent avoir la même adresse pour louer un terrain. Si deux familles ou deux couples viennent, ils doivent avoir chacun leur terrain. Cela demande davantage de logistique. Les visiteurs ne sont pas admis, il ne sera donc pas possible de venir sur le site seulement pour la piscine. Ce n’est pas permis par la Santé publique. »


Léa Proux, Boutique Le Pot aux roses

«C’était très tranquille en fin de semaine dernière. La température n’a pas aidé, mais j’ai été très déçue des chiffres. Pour l’été, honnêtement, je ne sais pas à quoi m’attendre. Quand les restaurants vont être ouverts, on aura davantage l’heure juste, je crois. Là, tu n’as pas de place où aller manger…La rue est déserte! De mon côté, j’ai choisi de revenir sur le plancher pour économiser sur les salaires et j’ai loué mes deux hébergements touristiques pour toute la période estivale pour assurer un revenu minimal.»

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