Malgré les assouplissements, Diane Boissonneault ne peut pas visiter sa mère

Par Emelie Bernier 3:53 PM - 7 mai 2020
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Diane Boissonneault (à droite) et sa mère Clémence Mondou. Photo archives

Il y a quelques semaines, le Charlevoisien racontait l’histoire de Diane Boissonneault et de sa mère. La dame âgée venait tout juste d’emménager à la Résidence des Bâtisseurs de Baie-Saint-Paul, dans la région où habite sa fille.

Bien que des assouplissements aient été annoncés il y a quelques jours afin que les aînés puissent recevoir enfin la visite et l’aide de proches aidants, Diane Boissonneault est toujours dans l’impossibilité de visiter sa mère.

« J’étais tellement contente quand j’ai entendu les nouvelles sur les assouplissements.  J’étais certaine que je pourrais aller la visiter, je l’ai même appelée pour lui dire que je l’amènerais manger à la maison pour la Fête des mères… », confie Mme Boissonneault, qui a dû demander à son conjoint de rajuster le tir auprès de sa maman. «Je n’ai pas été capable de la rappeler pour lui dire que ça ne fonctionnerait pas, j’avais tellement de peine de la décevoir… Depuis le début, elle est déçue. C’est le pire contexte pour changer de milieu», glisse-t-elle.

La situation la choque, d’autant plus que sa mère a dû être déménagée d’une unité « autonome » à l’aile des unités « non autonomes » dans les dernières semaines sans qu’elle puisse l’assister dans ce nouveau bouleversement. « On m’a appelé pour me dire qu’elle serait mieux dans cette section non-autonome, mais ça implique qu’elle est dans un nouvel espace encore une fois. Elle ne trouve plus ses pantoufles, elle se cherche… J’aurais aimé aller l’aider, être ses mains, ses yeux, car elle souffre de dégénérescence maculaire. Elle a des accès de désarroi,  elle me demande de la sortir de là, c’est difficile », relate la fille qui ressent un mélange de culpabilité et de colère.

À la Résidence des Bâtisseurs, on lui indique qu’avec son statut de visiteur,  elle peut venir voir sa mère… dehors. «Je suis prête à prendre une douche a l’eau de javel! Je suis découragée. Ils ne veulent pas que je la sorte, elle doit rester dans la cour et nous, à 6 pieds d’elle. Je m’étais fait de faux espoirs. Je pensais que j’étais proche aidante, mais on m’a dit que pour ça, il faut que je vienne chaque jour! Je suis sa fille! »

Au moment d’écrire ces lignes, la Résidence des Bâtisseurs n’avait pas donné suite à nos appels.

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