Saint-Siméon sans assurance : les solutions se font attendre

Par Karine Dufour-Cauchon 6:30 AM - 14 janvier 2020
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Le pont de Port-Au-Persil a été reconstruit en 2011, suite aux dommages causés par la queue de l’ouragan Irène. Photo : archives 2019

Depuis le 1er janvier de cette année, la municipalité de Saint-Siméon n’est plus assurée par la Mutuelle des municipalités du Québec contre les bris provenant du débordement de la rivière Port-au-Persil. « Ça fait plusieurs fois qu’ils paient pour ça (des bris provenant des débordements NDLR). Aucune compagnie d’assurances au monde n’accepterait de fournir une couverture si aucun correctif n’est fait », énonce le maire de Saint-Siméon, Sylvain Tremblay.

Ce dernier faisait référence, entre autres, aux débordements survenus en 2011 suite au passage de l’ouragan Irène et qui avaient occasionné des poursuites au civil et des condamnations à payer des dommages et intérêts frôlant le million.

Selon le maire Tremblay, la seule recommandation de la compagnie d’assurances qui n’a pas été suivie pour permettre d’être assuré de nouveau contre ce type de bris, est la mise aux normes du pont qui enjambe la rivière.

« On sait que le pont devrait être plus haut et large parce qu’il ne supporte pas le débit d’eau occasionnée par les queues d’ouragan, par exemple, explique le maire. C’est une rivière à bas débit, mais très en pente. Alors quand il y a un coup d’eau, c’est une masse d’eau qui arrive d’un coup au pont et l’espace en-dessous et autour du pont ne suffit plus et ça déborde. De la même façon que l’on ne peut pas faire passer le débit d’une lance à incendie de pompier dans un trou d’un pouce ».

Pour ce qui est de la présence de barrages de castors sur la rivière, une autre des causes alléguées de débordement dans le passé, le maire assure que la rivière est désormais surveillée de près avec des drones.

Des demandes ont été faites au ministère des Transports pour refaire un nouveau pont, LA solution, selon le maire. La réponse fut décevante. « Ils nous ont répondu que, oui, le pont n’est plus aux normes. Mais qu’ils ont calendrier de travaux d’infrastructures et qu’ils ne sont pas capables de le faire avant cinq ans, même si on a mis de la pression en leur disant que l’on ne serait plus assurable », se désole M. Tremblay. C’est donc dans les mains des politiciens que le dossier a été remis.

Une note d’espoir

Le maire affirme ne pas avoir encore d’information sur ce que le gouvernement envisage comme piste de solution, mais il entrevoit un peu de soleil à l’horizon. « Lors du dernier congrès des préfets des municipalités régionales de comté du Québec, le chef de cabinet de Mme Laforest m’a informé qu’une solution est présentement sur la table », expose Sylvain Tremblay qui est également préfet de la MRC de Charlevoix-Est.

Ce dernier ira aussi  à la rencontre de la Mutuelle des municipalités pour voir ce qui peut être fait de ce côté. « La partie assurable et non assurable est définie de façon très large, et reste à être déterminée. On doit vérifier cela avec la mutuelle », affirme le maire.

Pas de panique, mais…

Bien que le risque soit présent, Sylvain Tremblay estime qu’il reste encore du temps avant que sa municipalité ne soit en vrai danger financier.

« Pour le moment, je ne peux pas dire que je suis en panique. Ce n’est pas à ces temps-ci de l’année que les risques de bris sont les plus probables. Au printemps, je commencerai à ronger mes ongles et à écourter mes nuits à l’automne, car c’est là que les crues sont fortes. Il faut qu’on ait des réponses avant ces saisons à risque », conclut le maire.

Rappelons que la MRC de Charlevoix-Est ne sera également plus assurable chez la Mutuelle des municipalités si un bris survient autour de la rivière Port-au-Persil. Le délai est toutefois fixé à avril 2020.

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