(Vidéo) Entrez dans la crypte de Sainte-Agnès

Par Karine Dufour-Cauchon 3:50 PM - 16 juillet 2019
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https://www.youtube.com/watch?v=DR6-c3r26KE

La plus vieille église en bois du Québec se trouve à Sainte-Agnès (La Malbaie). Derrière son allure antique fièrement restaurée, personne ne se douterait que ces lieux habitent une sombre crypte, ni même un passage souterrain pour s’éclipser discrètement de la confesse. À l’aube de son 175e anniversaire, le comité de la Fabrique a partagé avec Le Charlevoisien les secrets, parfois macabres, que renferme cette église paisible de Charlevoix-Est.

La Fabrique de Sainte-Agnès, qui prépare les célébrations du 175e , souhaite faire connaître les facettes moins connues de leur église au grand public. Marie-Paule Tremblay a d’abord présenté la valeur patrimoniale « inestimable » du lieu de culte.

 

« Notre église est la plus vieille église en bois au Québec toujours debout. Elle a été construite en 1844. Ses bancs sont d’origine, et ont même plus de 175 ans puisqu’ils étaient dans l’ancienne église de Saint-Irénée. Nous sommes classés patrimoniaux par la Commission des monuments historiques du Québec. Ce que les gens savent moins, c’est que nous avons une histoire assez spéciale ici », explique Marie-Paule.

Francine Tremblay, ayant passé son enfance à jouer dans les recoins de l’église, raconte. « Nous avons deux prêtres ensevelis dans des sarcophages de ciment dans une crypte, au sous-sol.

Ce sont les deux frères Gaudreault, curés originaires de la paroisse au début du XXe siècle. Ce n’est pas épeurant, ils sont dans le ciment ! Ils ne viendront pas vous chatouiller les orteils, c’est certain ! », lance-t-elle à la rigolade.

Caroline Harvey, pour sa part, relate un récit plus sombre. « Lorsqu’il y avait un décès de personne qui ne pouvait pas avoir de sépultures ou qui n’avait pas assez d’argent pour se garantir une place, ils les enterraient sous les bancs. C’était en sable en dessous. Quand ils ont creusé pour installer le système de chauffage une centaine d’années plus tard, ils ont trouvé plein d’ossements, de bottines et de lunettes d’enfants. Lors de la célébration du 150e anniversaire , nous avons acheté un monument et une place au cimetière et nous leur avons donné un lieu de sépulture pour qu’ils reposent en paix », soutient-elle.

Rachelle Néron, Francine Tremblay, Marie-Paule Tremblay et Carole Harvey. 

Un passage secret

Un passage secret se cache également dans les souterrains du sanctuaire. « Pour aller à la confesse, les gens rentraient dans l’église et passait par une porte pour se rendre à la sacristie. Pour ressortir, ils passaient par ce passage souterrain, et les gens les voyaient moins. Ça les gênait de repasser dans l’église, et que les gens voient qu’ils étaient allés se confesser », confie à son tour Rachelle Néron.

175e anniversaire

 À l’occasion du 175e , le comité a ressorti une foule de reliques du passé en vue d’une exposition. « Nous avons des toges brodées au fil d’or, des chandeliers en étain pur, et plein d’autres reliques sacerdotales, datant de près de 200 ans. Nous allons monter une exposition avec ces objets. C’est à ne pas manquer », invite Francine.

Du 26 au 28 juillet, des activités sont organisées par la Fabrique. Le vendredi soir, la Chorale de Sainte-Agnès et le groupe Éveil de Bernard Thivierge donneront un spectacle. De plus, une messe anniversaire est prévue vue avec l’abbé Denis Bélanger le dimanche suivi d’un dîner au centre communautaire.

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