Chronique de Brigitte Lavoie : Chemin faisant

Par Brigitte Lavoie 2:36 PM - 10 octobre 2018
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Terry Fox est un bel exemple de persévérance.

C’est toujours un pas à la fois, dans la vie comme en rando. Il y a le sentier. Celui que l’on prend, et ceux qu’on ne prend pas. Mais peu importe le chemin, on s’y engage et on y croit toujours un peu. Au début surtout. Par la suite, un peu moins ou encore plus fort, ou plus du tout. Ça dépend du labeur qu’exige le parcours, de la motivation du randonneur. De la patience aussi, celle que l’on a ou que l’on n’a pas d’arriver à ses fins. De la volonté tenace de marcher jusqu’au bout de la route, de sauter la colline, de continuer jusqu’à la nuit, de tourner en rond.
Si le sentier nous mène au sommet, c’est aussi le sommet qui nous attire dans le sentier.  La quête de réussir ce dans quoi on s’engage. Tous les marcheurs s’y laissent prendre, un peu ou beaucoup. Puisque c’est toujours un pas à la fois, dans la vie comme en rando…
Chemin faisant, prêchons l’art de s’asseoir sur le bas-côté, pour souffler un peu. Cet endroit parfait où chasser ce qui nous nuit, où s’offrir le luxe de regarder la vue, le temps qu’il faut. C’est parfois suffisant pour ranimer l’envie de la quête, quelle qu’elle soit.
Alors voilà… Mine de rien et chemin faisant, je suis sur mes pieds. Entre sujet-verbe-complément, je reprends ma plume de routière. Je me perds un peu, évidemment, et sans doute vous aussi. Mais les cartes parfaites, à l’écrit comme en cuisine, ça m’ennuie un peu…
Ce retour en piste dans les pages du journal, c’est un trajet en son genre. Un pas dans un sentier que j’avais déserté.
J’ai piétiné un peu devant le carrefour. Si j’écrivais avec un crayon, je l’aurais mordillé au sang, que dis-je, à l’encre. Je persécute plutôt mon clavier.
J’écris et je « delete ». Je louvoie parmi les broussailles et la friche. En fait, j’ai un peu oublié l’effort, je l’avoue. J’aspire aux sommets faciles, ceux qu’on atteint de quelques foulées énergiques et bien dosées grâce à une mine entraînée et affutée. Je réapprends la patience d’écrire pas à pas.  
Ma fille aime dire, quand ça devient difficile : « Pense à Terry Fox. Il a couru longtemps et c’était dur! » À ce compte-là, je peux bien faire du pouce quelques lignes par semaine sur des idées croisées en chemin, dans une région qui me tient à cœur, où écrire est toujours un joli passe-le-temps.
Donc, tout en allant mon petit bonhomme de chemin, je reprends la plume, à temps plus que partiel, pour le plaisir et pour la vue. Je ne sais pas s’il y aura de grands sommets bien ficelés, mais je peux quand même promettre une promenade qui nous changera de la routine, un erre d’aller où bon nous semble, un espace où laisser courir nos têtes sans se faire d’ampoule au talon. Avancer ou gravir, voir du pays, sentir les odeurs, déambuler dans les mots…
Si ça vous dit de marcher avec moi, j’y serai chaque semaine. Au plaisir de vous écrire.

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