Le projet d’agrandissement de l’École Forget fait courir les foules

L’ajournement de la séance des commissaires qui avait lieu hier a donné lieu au Centre éducatif Saint-Aubin à une manifestation importante. 150 citoyens, principalement des parents d’enfants, mais aussi des professeurs de la commission scolaire, s’étaient déplacés pour assister à la réunion qui a dû être déplacée à brûle-pourpoint dans l’auditorium.

C’est le conseil d’établissement de l’acte Valléemont qui avait lancé cet appel à la mobilisation via facebook et au moyen de lettres dans les sacs à dos des élèves. Les commissaires, la directrice de la commission scolaire et son président Pierre Girard, ont été forcé de réagir promptement après un message livré par un chœur d’enfants. « On ne s’y attendait pas », a admis ce dernier. « C’est de bonne guerre et ça nous a permis de bien informer la population par rapport aux inquiétudes que les gens pouvaient avoir. On a travaillé fort à aplanir les sujets d’inquiétudes.» Il a aussi admis que le conseil des commissaires avait « manqué de transparence ». « Les délais courts nous ont obligé à lancer l’appel d’offres sans avoir bien expliqué le projet », a-t-il confessé.

C’est donc d’une façon quelque peu improvisée que la nouvelle version dudit projet d’agrandissement de l’École Forget a été présentée à la population.  Une période de questions a permis de mettre des mots sur les préoccupations des personnes présentes, concernant notamment la présence de fenêtres dans les classes, la ventilation, la climatisation… « Les gens ont très disciplinés et ont bien reçu nos commentaires. Je pense qu’on a une note de 80% pour notre projet, mais c’est impossible d’avoir 100%! », rappelle Pierre Girard.

Martine Vallée et Pierre Girard, en compagnie de tous les commissaires, ont présenté dans le détail les modifications apportées au projet, en plus d’en rappeler la ligne du temps.

Le projet d’agrandissement a d’abord pour but de transférer les enfants actuellement à l’école Thomas Tremblay à l’école Forget, la première ayant été jugé sensible au risque sismique. «Dans le contexte budgétaire des finances publiques, on est chanceux d’avoir ce projet. S’il n’y avait pas le parasismique, on ne l’aurait pas », a rappelé le président.

Au chapitre des modifications apportées au projet au cours des derniers jours suite à une levée de boucliers en provenance du conseil d’établissement, notons l’ajout de lanterneaux (puits de lumière d’une dimension de 3 pi X 8 pi) et de toilettes, de même qu’une garantie que toutes les classes titulaires disposeraient de fenestration. « On s’est basé sur le prévisionnel jusqu’en 2017 et on est capable de répondre à ça. S’il devait advenir un boom, on pourrait aller en demande d’ajout de locaux, mais on en est pas là. Le ministère nous a cependant assuré qu’il aurait une oreille attentive, advenant le cas », a expliqué Martine Vallée devant l’assemblée.

Le président du conseil d’établissement Sylvain Tremblay a été lui aussi surpris de voir la réponse du public qui s’était massé dans le hall de l’école secondaire. «Il y a des gains. On va examiner le tout mardi prochain au conseil d’établissement. On est conscient qu’on est au bout du rouleau, que ce qui avait à être octroyé a été octroyé. On ne recommencera  pas les plans! Avec les lanterneaux, les corridors illuminés, les toilettes, je considère que ça progresse, mais c’est le prochain conseil d’établissement qui va décider », a-t-il commenté.

Les modifications n’ont pas permis d’aller de l’avant avec l’octroi de l’appel d’offres. L’ouverture des enveloppes, vendredi dernier, avait permis à la commission scolaire de constater qu’une offre convenait au cadre financier proposé, soit celle de Construction A. Ouellet, de Dolbeau-Mistassini. Si le Conseil d’établissement accepte les modifications proposées au plan initial, c’est cette compagnie qui effectuera les travaux au coût de 3 643 851 $. La commission scolaire dispose de 45 jours après l’ouverture des soumissions pour octroyer le contrat sans modifications

C’est le commissaire Jean-Paul Pilote qui a proposé que la décision finale soit reportée au conseil des commissaires d’avril. 6 conseillers ont voté pour cette proposition, alors que 4 ont voté contre. Pierre Girard, lui, aurait voulu aller de l’avant avec ce qu’il considère comme un projet viable. « Je respecte la décision, mais si ça avait été 5 contre 5 et que j’avais dû trancher, j’aurais été en faveur pour qu’on octroie l’appel d’offres », a-t-il conclu.