Les médecins exigent un moratoire

13 mars 2012
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Les 23 médecins de l’hôpital de Baie-Saint-Paul demande au ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec un moratoire sur sa décision de retirer le statut de traumatologie primaire. Dans le cas contraire, ils prédisent une augmentation de la mortalité et une série de démissions du personnel médical.

Le ministère doit dès ce printemps imposer une mesure qui fera en sorte que les polytraumatisés seront directement dirigés vers l’hôpital l’Enfant-Jésus. Le corps médical n’est pas convaincu du bien-fondé de la mesure et ne voit pas l’urgence.

 «Nous avons été formés, comme tous nos collègues, à lire, à interpréter la littérature scientifique et, surtout, à pratiquer notre médecine selon les bases de cette littérature. Pour le bien-être de notre population qui nous est chère, jamais nous n’accepterons d’associer nos noms (à cette mesure) ou de se faire imposer des pratiques qui ne sont pas supportées par des données scientifiques et des statistiques solides et valables», plaide le Dr Chantal Simard, présidente du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens.

«Je ne peux pas concevoir, comme clinicien, qu’un enfant heurté par une automobile soit transporté vers Québec sans s’arrêter à Baie-Saint-Paul… Le taux de mortalité et de morbidité augmentera. Ce n’est pas juste une impression personnelle, c’est ce que nous dit la littérature que nous avons en main. Mais si je me trompe, je n’ai pas de misère avec ça en autant qu’on me le prouve», dit le docteur Jean-François Simard.

L’hôpital de Baie-Saint-Paul figure parmi les 40 institutions scrutées à la loupe pour une étude portant sur les unités d’urgence rurales. Pourquoi ne pas attendre les conclusions de cette étude?, «et c’est pourquoi nous demandons un moratoire», insiste le docteur Sébastien Laflamme.

Les médecins énumèrent une série d’inconvénients dont le désengagement et le désintérêt du corps médical. De fait, on confirme la démission effective d’un docteur.

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