AbitibiBowater: Les retraités inquiets pour leur fonds de pension

9 mars 2011
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Les 268 retraités d’Abitibi-Bowater de Clermont craignent de voir s’évaporer leur fonds de pension, accumulé au fil des ans. Ils lancent un cri d’alarme tout en invitant actuels et futurs retraités à joindre leur comité.

À Clermont, le comité des retraités réunit 140 des 268 ex-travailleurs. Chaque semaine, des noms s’ajoutent. L’offre de passer à la Régie des rentes, avec une perte évaluée à 25 %, ne leur plaît pas. Pendant que la compagnie opère, leur fonds de pension n’est pas touché, mais si la faillite survient, c’est tout l’avoir qui disparaît. « L’insécurité totale, ça dort mal », résume Serge Poulin, qui a besogné pendant 38 ans à l’usine de Clermont avant de prendre sa retraite en 2008.

« On ne vit plus pareil. C’est toujours l’épée de Damoclès au-dessus de la tête. On se sent trahi par la compagnie, par les gouvernements et par les syndicats. Ce n’est plus la retraite que j’avais planifiée », réagit Félix Savard, qui a pris sa retraite en 2007, après 38 ans de carrière à l’usine d’Abitibi-Bowater, à Clermont dans Charlevoix.
Le sentiment qui l’habite est celui des 140 autres retraités, un cas type en fait. « J’étais sure que mon fonds de pension était sécurisé quand j’ai pris ma retraite », dit-il.

« Oui, on a un bon fonds de pension, mais c’est un contrat que nous avions avec la compagnie. On ne l’a pas volé non plus, c’est du salaire différé. On y a toujours souscrit. Notre part, on ne l’a pas jouée à la bourse », continue Mathias Dufour, retraité depuis 2003, après 35 ans de carrière.
Ce dernier a la mauvaise impression qu’on cache des choses aux retraités. « On est mis en marge et il n’y a rien qui se met en place pour que les choses changent. Ce n’est pas le combat d’une caste, c’est un débat de société.

Demain, ce seront d’autres qui seront dans la même situation », lance-t-il.
« Nous n’avons jamais été consultés et c’est pourtant nous qui sommes concernés. Et voilà qu’ils donnent des primes aux dirigeants pour les avoir sortis de la faillite, c’est enrageant », ajoute Serge Poulin.

Mathias Dufour a fait de l’action syndicale pendant 15 ans, ça ne l’empêche pas d’être très critique envers la CSN. « Les syndicats, au lieu de nous dire de nous fermer la gueule, devraient être dans la rue. La CSN de naguère, qu’est-elle devenue? Je ne la reconnais pas. Elle devrait livrer la bataille, si ce n’est pas pour nous, qu’elle le fasse pour ses membres qui seront bientôt retraités, martèle-t-il. À partir du moment où tu quittes l’usine, tu n’es plus syndiqué, on l’a bien compris!».

Pour joindre le mouvement, on rejoint Félix Savard au 439-3213 ou encore Serge Poulin au 633-4697.

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