L’agneau de Charlevoix menacé

7 avril 2010
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Des changements apportés au programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA) pourraient amener les producteurs d’agneaux membres de cette appellation réservée à abandonner leur élevage.

Après 15 ans de dédales administratifs, à peine marqué du sceau d’indication géographique protégée, l’agneau de Charlevoix est menacé, révèle le journal Le Soleil. Cette année, 2000 bêtes sortiront des abattoirs et même si elles trouvent facilement preneur face à la forte demande, leur rentabilité est faible.

C’est que dorénavant, les compensations prévues à l’ASRA sont calculées en fonction du poids et non plus par brebis. Or l’agneau de Charlevoix n’est pas rentable, donc admissible au programme d’ASRA, mais surtout, l’agneau est abattu jeune et moins lourd. Résultat : les producteurs d’agneaux pourraient perdre jusqu’à 15 $ par tête.

«C’est dommage parce qu’on (gouvernement du Québec) stimule le développement de nouveaux produits et ceux qui font différemment sont pénalisés en bout de ligne», a indiqué Lucie Cadieux, de la ferme Éboulmontaise, au Soleil.

Des producteurs –ils ne sont que quatre- songent actuellement à se tourner vers une production traditionnelle. L’autre option consisterait à hausser les prix pour combler ce manque à gagner, mais le marché absorbera-t-il pareille inflation? «Si on augmente trop les prix, on va perdre des clients», a dit le président Donald Tremblay.

Dernière porte de sortie et probablement la seule : que Québec annonce, tel que promis, des mesures d’accompagnement qui viendront amoindrir les effets de la réforme de l’ASRA.

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