Abitibi Bowater : la fermeture est définitive

17 septembre 2009
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Pour le président du syndicat des travailleurs du papier, Claude Turcotte, la fermeture annoncée est définitive. Les 120 travailleurs et cadres qui perdront leur emploi sur les 340 ne retrouveront pas leur travail.
Les réactions n’ont pas tardé et s’il faut retenir un point commun, c’est la commotion que provoque la nouvelle.

Le président du syndicat Claude Turcotte était abattu. Il n’a pas vu venir le coup. «On était pourtant positif, dit-il pensif. À moins d’un miracle, je dis bien miracle, fermeture indéterminée veut dire fermeture définitive».

«On nous a bien dit que ce n’était pas une question d’attitude, ni de performance, mais bien de marché. Je crois qu’il y a un avenir pour cette papetière, mais je ne peux la prévenir, la preuve, encore hier, je ne pensais pas qu’on allait fermer la machine numéro 4», disait-il, ne sachant que trop bien le tort que provoqueront ces 10 millions $ de salaires en moins dans la l’économie régionale.

Le maire de Clermont, Jean-Pierre Gagnon, lui-même travailleur de l’usine et dont le fils perdra son emploi, a réagi avec colère. «Où est la logique de cette décision? On nous répète, graphique à l’appui, que la machine 4 est la 2e machine la plus performante dans le réseau et on la ferme.  C’est choquant, dans le rationnel, on ne peut y voir une bonne décision pour la compagnie», disait-il, interpellant les gouvernements à la rescousse.

 «Ça choque les travailleurs parce qu’ils ne comprennent tout simplement pas. Il a aucun programme, ni de primes ou d’incitatifs avec cette décision. Pour les gouvernements, cela a plus de valeur de sauver le Grand Prix de Montréal que des centaines de jobs en région», fulminait le maire Gagnon.

Les travailleurs ont été prévenus seulement en fin de journée, peu après ceux de Beaupré. Au sortir de l’usine, les mines étaient défaites, traduisant le sentiment d’incompréhension et de tristesse des travailleurs. «Tout le monde est sous le choc, c’est le pire scénario pour Clermont qui vient de tomber. Comme travailleur, tu espères toujours», a dit l’un des rares à affronter les journalistes.

Avec ces deux mauvaises nouvelles dans leur circonscription, les députés Pauline Marois et Michel Guimond ont réagi en fin de journée. «Nous allons faire pression pour que le gouvernement soit plus imaginatif dans ses solutions», a indiqué la première. Quant au second, il a parlé «d’une décision qui ne tient pas compte du potentiel des deux usines», cela dit avec colère.

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