Bientôt la fin du Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul

Par Emelie Bernier 26 août 2009
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Le 30 août, ce sera la fin d’un mois de création éprouvant pour certains, inspirant pour d’autres, mais passionnant pour la plupart. Alors que le temps file entre les doigts des artistes, on s’y agrippe ou on le laisse glisser sans retenue, c’est selon. Finira, finira pas? Là n’est pas véritablement la question…

 

Susie Oliveira aimerait bien avoir une prise solide sur le fil du temps, elle qui s’échine à couvrir, face par face, le noir initial de son masque. «J’aimerais le finir. Je crois que les sculptures ne prennent tout leur sens que lorsqu’elles sont achevées», explique-t-elle. L’expérience Symposium la laisse béate. «C’était un exercice extraordinaire, même si c’est fatigant. Parfois, je voudrais juste me concentrer, mais paradoxalement, ça m’a plu d’interagir avec le public.»

Son voisin Max Wyse élabore des tableaux aux couleurs pop à la géométrie variable, habités de personnages sans queue ni tête et d’animaux surréalistes, et ce, grâce à une technique de superposition  de couche de média composé de pastel râpé et d’acrylique sur «plexiglass» sablé (faut le voir pour comprendre…). Sans surprise, la plupart des questions du public ont jusqu’ici tourné justement autour de la technique. «Les gens sont intéressés, mais ce ne sont pas des conditions de travail faciles. Ici, j’ai essayé de recréer un microcosme de mon atelier, avec le bordel ambiant et tout ce dont j’ai besoin à portée de la main. Pour travailler vraiment, je suis souvent resté tard le soir», commente l’artiste originaire de la Colombie-Britannique, mais installé à Montréal. D’ici la fin de la semaine, il aura complété son quatrième tableau, un ensemble lié par l’étrangeté chère à l’artiste.

 

«La miniature, c’est quelque chose que j’explore. Je trouve qu’il y a quelque chose d’intime, une rencontre entre l’œuvre et le regard car une seule personne peut regarder l’œuvre attentivement.»-Larissa Bates.

 

 

L’immensément grand, l’infiniment petit

Le travail de Larissa Bates, artiste originaire de New York, nécessite une attention soutenue et une dextérité rare. Inspirés par les miniatures perses ou indiennes et par les jeux vidéos, ses tableaux réjouissent le regard par la finesse de leur exécution, la richesse de leurs couleurs et les détails innombrables qu’ils contiennent. «Je suis triste que le Symposium finisse. On a créé une véritable communauté d’artistes, c’est rare qu’on peut voir le processus de travail des autres.» 

Erik Jerezano, de son côté,  se la joue mur à mur. Pour le Mexicain d’origine, le travail de muraliste va de soit. «J’essaie de faire des liens entre les personnages, des scénarios d’interdépendance comme si les parties constituaient un tout. Je n’ai pas tout à fait réussi à mener à bien mon projet de m’inspirer des légendes locales, il y avait la barrière de la langue, un peu de paresse.  D’ici la fin, je continue, pour voir jusqu’où j’irai.»

Le Symposium accueille… Réal  Bergeron

Jérôme Ruby a vu «son» symposium prendre un virage inattendu en se baladant sur l’Isle-aux-Coudres. Là, entre une visite chez Horace et du lèche-vitrine dans les boutiques de souvenirs, il a découvert son alter ego patenteux, Réal Bergeron.  «J’ai un goût prononcé pour les gens qui font de l’art en dehors des réseaux et j’ai flashé sur une sirène de bois réalisée par M. Bergeron. On a convenu d’un prix, je l’ai achetée, c’était un geste non prémédité. La nuit, je me suis dit que j’aimerais travailler sur l’objet. Je suis retourné voir M. Bergeron avec une esquisse, il m’a dit : «Tu en fais ce que tu veux, elle est à toi».  Le soir même, je prenais la «drill» pour installer des néons. Je retrouvais la formule «M’eat me», que j’avais imaginée pour le Symposium.. Je me suis nourri de l’œuvre de quelqu’un pour mon travail, une forme de cannibalisme, mais le résultat est une œuvre co-signée.» 

Le Symposium s’achève dimanche sur une visite guidée commentée par le commissaire Martin Dufrasne dès 13h30. Dernière chance!

 

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