En juin 1999, Pierre Bouchard, originaire de Petite-Rivière-Saint-François, et sa conjointe Janick Lemieux devenaient citoyens du monde. Ils amorçaient la première de trois étapes visant à rouler en vélo le cercle de feu du Pacifique. Or 10 ans et 60 000 kilomètres plus tard, ils rentrent au bercail.
«C’est une succession de missions accomplies. Nous avons photographié autour de 400 volcans et atteint le sommet d’une cinquantaine», se remémore Pierre, installé à Baie-Saint-Paul pour y rédiger un livre et préparer une tournée de conférences à travers l’Amérique.
La 3e étape s’est étendue de janvier 2006 à janvier 2009, de Djakarta à Vancouver. Ils ont parcouru 24 000 kilomètres en 24 mois. Cette dernière étape fut éclectique à souhait, les îles accueillantes dans la partie asiatique, le mystique Japon, l’inhospitalière péninsule russe, la paradisiaque Hawaii, la froide Alaska, jusqu’à la côte Ouest canadienne.
Taïwan et le Japon nous ont pas mal surpris. Tu t’attends à des quartiers industriels et on s’est retrouvé devant 62 montagnes de plus de 3000 mètres d’altitude et une île montagneuse sur plus de 60 %. Nous étions comme au tour de France, avec les gens qui nous encourageaient. Quant à voyager au Japon en vélo, c’est un véritable ensorcellement aux premiers coups de pédales. Tu contournes tout ce qui est cher, c’est sécuritaire, discret, c’est presque trop parfait», raconte Janick, préférant taire les emmerdes bureaucratiques vécues en Russie.
Les «volcanologues autodidactes» ne veulent pas qu’on fasse de leur périple une performance. «Pour nous, c’est un mode de vie. On se considère comme des nomades sur roues, c’est marginal et on en est conscient. Ce n’est pas un défi, oui, des jours on se dépasse, mais chacun ne le fait-il pas?», dit Pierre. Pour eux, une semaine type, c’est 5 jours de vélo, avec en moyenne 50 kilomètres par jour, c’est 2 jours d’écriture puisque Pierre est journaliste pour Vélo Mag, Géo Plein-Air et Pedals (Ontario).
Le livre, dont la sortie française est prévue en septembre 2009, risque d’être époustouflant. «Nous voulons utiliser l’aventure pour montrer le monde, sous un œil à la fois éducatif avec les textes et contemplatif avec les images», dit-il, lui qui a rencontré des scientifiques partout où c’était possible.
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